Un groupe éminent de démocrates du Sénat américain se manifeste en appui au plan du Canada visant à interdire les plastiques à usage unique.

Le sénateur de l’Illinois Dick Durbin, le sénateur du Connecticut Richard Blumenthal et le sénateur du Vermont Patrick Leahy font partie de ceux qui ont exprimé leur soutien à l’interdiction, qui entrera progressivement en vigueur à partir de l’année prochaine.

L’interdiction classe certains articles en plastique, y compris les pailles et les sacs pour des achats, comme substances toxiques en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement.

PHOTO J. SCOTT APPLEWHITE, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le sénateur démocrate du Vermont, Patrick Leahy, fait partie d’un groupe d’élus américains qui appuient le plan du Canada visant à interdire les plastiques à usage unique.

Les défenseurs de l’industrie américaine des plastiques affirment que la mesure n’est pas fondée sur la science et viole les termes de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM).

Au contraire, dans une lettre adressée cette semaine au représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, les sénateurs qui appuient le Canada affirment qu’une action urgente est non seulement prudente, mais nécessaire.

11 M de tonnes de plastique dans les océans

Ils citent des études qui montrent que 11 millions de tonnes de déchets plastiques pénètrent dans les océans chaque année, empoisonnant les mammifères marins et la chaîne alimentaire.

« La science sur la nocivité des plastiques à usage unique est claire », lit-on dans la lettre, envoyée lundi à la fois à M. Lighthizer et à la ministre du Commerce international Mary Ng.

Si le gouvernement canadien décide raisonnablement de prendre des mesures pour limiter ces plastiques, nous pensons qu’il est tout à fait dans son droit de le faire en vertu (de l’ACEUM).

Les sénateurs Blumenthal, Durbin et Leahy.

Cet accord, qui a remplacé l’ALENA plus tôt cette année, comprend un libellé qui garantit que les signataires peuvent mettre en vigueur des politiques d’intérêt public et qui oblige même les trois pays à prendre des mesures contre les déchets plastiques dans les milieux marins, écrivent les sénateurs.

Et bien que l’accord interdise expressément les politiques déguisées en restrictions au commerce ou à l’investissement, « il n’y a aucune indication que cela s’applique à cette situation », fait-on valoir.

En octobre, l’Association de l’industrie des plastiques, établie à Washington, a contesté catégoriquement la position canadienne selon laquelle les plastiques devraient être considérés comme « toxiques ».

Jusqu’à présent, le représentant au Commerce n’a donné aucun indice d’une action à venir fondée sur les préoccupations de l’industrie.

« La pollution ne connaît pas de frontières. Le Canada se félicite du soutien à notre engagement d’interdire les plastiques nocifs à usage unique, a déclaré Mme Ng dans un communiqué vendredi. Comme le Canada l’a toujours dit, nos obligations en vertu du nouvel ALENA n’empêchent en rien le Canada de prendre des mesures énergiques pour protéger l’environnement. »