(Kuala Lumpur) La Chine étudiera l’option d’adhérer à un accord de libre-échange transpacifique autrefois promu par les États-Unis, mais abandonné par Donald Trump, a déclaré vendredi le président Xi Jinping.

Ce partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP) est une version actualisée du pacte de libre-échange transpacifique (TPP), initialement soutenu par l’ancien président américain Barack Obama dans le but de contrer la montée en puissance de la Chine en Asie.  

Donald Trump avait retiré son pays de cet accord en janvier 2017, en dénonçant des accords multilatéraux « défavorables », mais onze pays, dont le Canada, ont fini par signer une nouvelle version de ce pacte.

S’adressant à la réunion du Forum économique Asie-Pacifique (APEC), M. Xi a déclaré que ses pays membres devaient « continuer à promouvoir l’intégration économique régionale et établir une zone de libre-échange Asie-Pacifique à une date rapprochée ».

La Chine « envisagera activement de rejoindre » le CPTPP, a-t-il assuré, cité par les médias d’État chinois.  

M. Trump a assisté vendredi soir au sommet virtuel de l’APEC organisé par la Malaisie. L’actuel locataire de la Maison-Blanche, qui continue de nier sa défaite à l’élection présidentielle américaine, n’avait pas participé aux réunions de l’APEC depuis 2017, ce qui a été perçu en Asie comme un signe de désintérêt.  

Autre traité de libre-échange

Les déclarations de M. Xi interviennent quelques jours seulement après que la Chine et 14 autres pays d’Asie et du Pacifique ont signé un accord commercial promu par Pékin qui vise à créer une gigantesque zone de libre-échange.

Ce Partenariat régional économique global (RCEP) constitue l’accord commercial le plus important du monde en termes de Produit intérieur brut, selon des analystes, et concernera plus de 2 milliards d’habitants.

Cet accord, dont les membres représentent 30 % du PIB mondial et qui exclut les États-Unis, a été considéré comme un coup d’éclat majeur pour la Chine au moment où Washington bat en retraite.  

Deborah Elms, experte en commerce international basée à Singapour, estime que si la Chine adhérait au CPTPP, d’autres pays pourraient lui emboîter le pas.

« Si la déclaration d’intérêt de M. Xi est mise en exergue dans les semaines et les mois à venir, elle suscitera bien sûr beaucoup de questions de la part des membres actuels, des membres potentiels et d’autres qui ne pensent pas du tout adhérer au CPTPP », a-t-elle fait valoir.