Le marché laitier est demeuré en croissance en 2019-2020 malgré la pandémie.

Même si les ventes de produits destinés à l’hôtellerie et la restauration ont diminué, les ventes au détail ont crû pour le beurre, la crème, le fromage, le lait et le yogourt.

« Le consommateur a beaucoup aidé, il y a eu une forte demande pour les produits locaux et cela a été très positif », a déclaré le président des Producteurs de lait du Québec, Daniel Gobeil, en entrevue avec La Presse Canadienne.

Toutefois, le rythme de croissance des ventes a diminué cette année en comparaison aux cinq dernières années, selon les Producteurs de lait du Québec.

Les chiffres publiés par les producteurs après l’assemblée virtuelle de l’organisation, mercredi, indiquent que la croissance de la demande canadienne pour les produits laitiers a été de 0,56 % pour les 12 mois se terminant en septembre 2020, alors qu’elle avait été de 3,76 % pour la période précédente.

La fermeture des lieux de restauration au printemps n’a pu être compensée en totalité par la croissance des ventes au détail selon les Producteurs de lait du Québec, mais la réouverture partielle du secteur permet de « graduellement rétablir les ventes ».

« Dans ce contexte très volatil, les producteurs ont eu à s’adapter rapidement à des besoins instables et chaotiques du marché. La rapidité avec laquelle nous avons réussi à réduire les effets de la crise démontre toute l’agilité de notre modèle de gestion de l’offre », a expliqué M. Gobeil.

Dans l’attente de l’aide promise concernant l’ACEUM

Par ailleurs, les producteurs laitiers ont indiqué qu’ils attendent toujours les détails de l’aide fédérale promise pour faire face aux pertes qu’ils encaissent en raison du nouveau pacte commercial nord-américain avec les États-Unis et le Mexique, qui est entré en vigueur le 1er juillet.

Depuis plusieurs mois, les producteurs demandent que le gouvernement établisse un calendrier pour les indemnisations liées aux pertes attribuables à l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM).

« Notre patience a des limites », a indiqué M. Gobeil, qui espère que les détails des indemnisations feront partie de la prochaine mise à jour économique du gouvernement fédéral.

Les producteurs laitiers du Québec affirment qu’ils doivent faire face, à terme, à une perte de marché de 8,4 % en raison des concessions accordées dans trois accords commerciaux, signés par le gouvernement fédéral : le Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), l’Accord économique et commercial global (AECG) et l’ACEUM.

Il y a un mois, le premier ministre Justin Trudeau avait déclaré qu’il était déterminé à respecter les promesses passées d’indemniser les producteurs laitiers qui ont subi des pertes en raison d’accords commerciaux et que son gouvernement travaillait avec les producteurs laitiers pour les indemniser relativement à l’ACEUM.

Ottawa a promis l’année dernière un versement de 1,75 milliard sur huit ans en indemnisations pour les pertes attribuables aux accords commerciaux du Canada avec l’Europe et les pays du Pacifique, et les producteurs affirment avoir reçu le tiers de ce montant jusqu’à présent.