(Ottawa) Le gouvernement fédéral a cumulé un déficit de 148,6 milliards au cours des quatre premiers mois de son exercice 2020-2021, un résultat attribuable aux dépenses sans précédent en réponse à la pandémie de COVID-19.

En comparaison, Ottawa avait cumulé un déficit de 1,6 milliard au cours de la même période de l’exercice 2019-2020.

Dans sa revue financière mensuelle, le ministère des Finances indique que les dépenses des programmes pour la période de quatre mois d’avril à juillet ont atteint 215,7 milliards, une somme en hausse de 111,1 milliards, ou 106,2 %, par rapport à la même période un an plus tôt.

Les principaux transferts aux particuliers, qui comprennent les prestations aux aînés, les prestations d’assurance-emploi, la prestation canadienne d’urgence (PCU) et les prestations pour enfants, ont augmenté de 170,8 % d’une année à l’autre, atteignant près de 87,3 milliards.

Environ 50,4 milliards de l’augmentation globale de 55,1 milliards par rapport à l’année précédente étaient attribuables à la PCU, dont le programme commence à prendre fin ce week-end.

Le programme de subventions salariales du gouvernement, qui, selon la revue financière, a coûté près de 30,6 milliards sur quatre mois, s’est également ajouté aux dépenses.

Les revenus pour la période ont totalisé un peu plus de 73,9 milliards de dollars, en baisse de 38,3 milliards ou 34,1 %, par rapport à la même période l’an dernier, principalement en raison de mesures telles que la bonification du crédit pour la TPS et les reports de paiements d’impôt.

Les frais de la dette publique ont diminué d’environ 2,4 milliards, ou 25,7 %, pour s’établir à 6,8 milliards, contre 9,2 milliards l’an dernier, reflétant en grande partie les rajustements moins élevés de la valeur des obligations à rendement réel en fonction de l’inflation de l’indice des prix à la consommation.

En juillet, les libéraux prévoyaient un déficit historique de 343,2 milliards pour cet exercice. Le ministère des Finances estime que les chiffres de ce même mois restent cohérents avec cette prévision.

L’estimation du déficit ne comprend pas le coût d’une série de nouveaux avantages pour remplacer la PCU après son expiration ni aucune des promesses annoncées dans le discours du Trône de cette semaine.

Des économistes du secteur privé ont estimé que les nouvelles dépenses promises, combinées aux dépenses de programmes à ce jour, pourraient faire grimper le déficit fédéral jusqu’à 400 milliards pour l’exercice en cours.