(Washington) L’économie américaine devrait connaître une forte croissance au troisième trimestre, mais les Américains et certains secteurs particulièrement touchés par la pandémie de la COVID-19 ont encore besoin d’une aide financière du gouvernement fédéral, a déclaré mardi le secrétaire américain au Trésor.

« Je pense que nous verrons une croissance formidable au troisième trimestre, nourrie par de solides ventes au détail, les mises en chantier de logements et ventes (immobilières), une croissance de l’industrie manufacturière et une hausse de l’activité des entreprises », a souligné Steven Mnuchin lors d’une audition devant la Chambre des représentants.

« L’Amérique est au cœur de la reprise économique la plus rapide de toutes les crises aux États-Unis », a-t-il assuré.

Il a toutefois reconnu que « certains secteurs particulièrement touchés par la pandémie ont besoin d’une aide supplémentaire ».

Ce nouveau soutien financier doit venir du Congrès, mais démocrates et républicains ne parviennent pas, depuis près de deux mois, à se mettre d’accord sur le montant de l’aide et sur les cibles prioritaires.

« Le président (Donald Trump) et moi-même sommes toujours engagés à apporter un soutien aux travailleurs et entreprises américains. Nous travaillons toujours avec le Congrès à un accord bipartite pour adopter » un nouveau plan de soutien, a-t-il assuré.

« Je pense qu’un plan ciblé reste nécessaire », a encore déclaré Steven Mnuchin.

Le conseiller économique de la Maison-Blanche, Larry Kudlow, avait, au contraire, jugé lundi que la première économie du monde connaît une « reprise qui s’alimente toute seule ».

« Je ne pense pas que la reprise dépende de ce programme d’assistance », avait-il déclaré.

Le président de la Banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, qui s’exprimait également lors de cette audition,  a répété que le rythme de la reprise « dépendra de la capacité à garder le virus sous contrôle, et des actions politiques prises à tous les niveaux par les autorités ».

« La reprise ne pourra être totale que lorsque les gens auront confiance dans le fait qu’il est sûr de se réengager dans une large gamme d’activités », selon lui.

M. Powell a souligné « l’amélioration » de nombreux indicateurs économiques pendant l’été après une contraction historique du PIB au deuxième trimestre liée aux mesures de confinement pour endiguer le coronavirus.  

Ainsi, « les trois quarts des dépenses des ménages qui avaient été perdus ont été retrouvés », détaille-t-il, grâce notamment, selon lui, aux chèques envoyés par le gouvernement fédéral aux ménages, et à l’aide supplémentaire pour les chômeurs. La moitié des 22 millions d’emplois détruits au printemps, à cause de la COVID-19, ont été recréés, a-t-il souligné.

Toutefois, déplore le patron de la Fed, la crise a touché de manière inégale les Américains.  

« Ceux qui étaient les moins à même de supporter le fardeau ont été les plus touchés », souligne-t-il avec une hausse du chômage « particulièrement sévère » pour les travailleurs à bas salaire, les femmes, les Afro-américains et les Hispaniques.