La Ville de Longueuil mise sur neuf projets d’une valeur de 1 milliard pour relancer son économie, dont le développement de son centre-ville. Sauf exception, la plupart de ces projets ne verront pas le jour avant 2022.

Dès 2021, une première pelletée de terre aura lieu dans le grand projet de développement du centre-ville de Longueuil. Si l’investissement de la Ville totalise 21 millions en incluant les subventions, Longueuil espère attirer d’autres investisseurs privés comme Devimco Immobilier, qui y construira 1200 logements et des espaces commerciaux.

Le début des travaux du projet d’un complexe aquatique de 34,2 millions est également prévu pour 2021, dans le secteur Laflèche.

Pour le reste des projets, ce ne sera pas demain la veille. La mairesse, Sylvie Parent, veut d’ailleurs des échéanciers clairs quant aux sommes qui seront versées par les différents gouvernements.

C’est le cas de l’ambitieux projet de Lien électrique est-ouest (LÉEO), annoncé plus tôt cette année. Ce réseau de transport collectif parcourra un jour le boulevard Taschereau pour relier la station Panama du REM, à Brossard, au pôle Roland-Therrien, à Longueuil, qui fait d’ailleurs aussi partie des neuf projets. À très long terme, le LÉEO se rendra dans l’ouest de la Rive-Sud jusqu’à La Prairie et dans l’Est, jusqu’à Boucherville.

La réalisation des six autres projets sur la liste des priorités n’est pas prévue pour l’an prochain non plus, que ce soit le Complexe culturel, la Maison des aînés, le développement de Longue-Rive et du viaduc La Fayette, le développement du pôle Roland-Therrien, la revitalisation de la rue Saint-Charles et les projets d’infrastructures relatifs aux eaux potables et usées.

Selon les estimations de la Ville, les neuf projets devraient entraîner des retombées économiques de 800 millions pour les cinq prochaines années, en plus de soutenir plus de 1800 emplois.

Plus de pouvoir

Si Montréal et Québec réclament depuis longtemps des statuts particuliers, Longueuil veut de son côté que certains pouvoirs lui soient transférés. Des représentations ont été faites auprès du gouvernement par l’Union des municipalités du Québec à ce sujet avant la pandémie.

« On a besoin que certains processus soient allégés, et le gouvernement est très sensible à ça », a soutenu la mairesse lors d’une conférence de presse, vendredi.

Le directeur général de la Ville de Longueuil, Patrick Savard, a expliqué lors du point de presse que la Ville voudrait, par exemple, alléger le fardeau fiscal des commerçants, mais qu’elle avait les mains liées par le gouvernement.

« Dans le parc industriel Jean-Neveu, il y a des gens qui voudraient repartir des industries qui voudraient avoir des crédits de taxes ou un programme semblable à la zone aéroportuaire, mais on n’est pas capable. Légalement, on ne peut pas le faire », précise-t-il.

Actuellement, Longueuil a un programme de crédit de taxe et de rabais à la vente de terrain spécialement pour la zone aéroportuaire située dans l’arrondissement de Saint-Hubert.

En attendant d’obtenir plus de pouvoir du gouvernement du Québec, Longueuil doit se pencher sur son déficit. La pandémie lui aura coûté 10 millions, somme qui exclut les enjeux reliés au transport en commun et les pertes de revenus associées à la baisse d’achalandage.

La mairesse de Longueuil affirme avoir bien entendu le message du gouvernement Legault au sujet de l’interdiction de boucler avec un déficit le budget 2020 de la Ville.

« On prend acte de l’orientation qui a été clairement définie, a-t-elle déclaré. Le défi reste entier pour équilibrer ce budget. On y travaille. On a des pistes de solution. »

La perte de revenu évaluée à 14 millions se situe sur le plan de la Cour municipale, des amendes, des revenus d’intérêts et des revenus de stationnement, tandis que des économies ont été réalisées en suspendant certaines activités et en mettant à pied des employés temporaires.