(Washington) Les entreprises privées aux États-Unis ont créé 2,4 millions d’emplois en juin, dans une économie qui rouvre progressivement, selon l’enquête mensuelle de la firme de services aux entreprises ADP publiée mercredi.

C’est moins qu’attendu par les analystes, qui tablaient sur 3,75 millions d’emplois créés.

ADP a par ailleurs révisé en nette hausse ses données pour le mois de mai, estimant désormais que l’économie américaine a créé 3,06 millions d’emplois et non pas détruit 2,7 millions d’emplois privés, comme elle l’avait indiqué précédemment.  

« L’embauche parmi les petites entreprises s’accélère au mois de juin », a souligné Ahu Yildirmaz, co-directeur de l’ADP Research Institute, cité dans un communiqué.  

« Au fur et à mesure que l’économie se remet lentement, nous voyons un rebond significatif dans des secteurs qui ont enregistré les plus importantes pertes d’emplois », a-t-il expliqué.

« De fait, 70 % des emplois créés ce mois-ci l’ont été dans les secteurs des loisirs, de la restauration, du commerce et de la construction », a-t-il précisé.

De nombreux États fédérés ont donné le feu vert à la réouverture notamment des restaurants et autres lieux de loisirs, après des semaines de confinement, qui devaient endiguer l’expansion de l’épidémie de COVID-19.

Toutefois, dans le sud des États-Unis — Floride, Texas, Arizona — où les mesures de confinement étaient souvent moins astreignantes qu’ailleurs, on assiste à une véritable explosion de nouvelles contaminations.

Les petites entreprises comptant jusqu’à 50 employés ont embauché 937 000 personnes.

Les grandes entreprises, de plus de 1000 employés, ont elles créé 772 000 emplois.

Le secteur des services s’est taillé la part du lion avec 1,912 million d’emplois créés.

Les chiffres de l’ADP sont surveillés de près parce qu’ils sont vus comme un précurseur des chiffres de l’emploi diffusés par le gouvernement.

Le rapport officiel sera publié jeudi — un jour plus tôt que d’habitude en raison des célébrations de l’indépendance — et les analystes tablent sur 3,5 millions d’emplois et une légère baisse du taux de chômage qui est actuellement à 13,3 %.

La pandémie a plombé un marché de l’emploi quasi idyllique, qui en février encore affichait un taux de chômage au plus bas depuis 50 ans de seulement 3,5 % et avait même profité aux minorités.  

Mais si les choses s’améliorent, l’économie américaine n’est pas tirée d’affaire, fait remarquer Rubeela Farooqi de High Frequency Economics.

« Le taux de chômage devrait rester élevé, ce qui montre que les conditions du marché du travail restent fragiles d’autant que la résurgence d’infections par le virus présente une nouvelle menace pour l’activité économique », explique-t-elle.