Une menace de grève des 10 000 responsables de services de garde en milieu familial syndiquées à la CSQ se profile à l’horizon.

Ces responsables, membres de la Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), ont reçu une offre finale du ministère de la Famille. Les syndicats locaux en prendront connaissance jusqu’au 16 juin, dans le contexte où la pandémie de coronavirus empêche encore les rassemblements.

Mais la FIPEQ recommande déjà de rejeter l’offre, a indiqué sa présidente, Valérie Grenon, en entrevue vendredi.

« C’est clair qu’on ne peut pas accepter ça. C’est rire de nous autres, cette offre-là », s’est-elle exclamée.

Pour l’année 2019 déjà écoulée, l’offre prévoit une augmentation de 2,32 %, ainsi qu’un montant forfaitaire de 225 $, a précisé la fédération syndicale.

Pour les années 2020 à 2023, l’offre prévoit une clause remorque avec le secteur public — où les employés se font offrir pour l’instant 1,75, puis 1,75 et 1,5 %, ainsi que des montants forfaitaires — mais « avec contrepartie syndicale » dont elle ignore la teneur.

Il importe de souligner que les responsables de services de garde en milieu familial ne sont pas rémunérées à l’heure. Elles touchent une subvention du ministère de la Famille pour dispenser les services à leur domicile, en tenant compte de leurs dépenses.

Mme Grenon rappelle que les syndicats de la FIPEQ disposaient déjà d’un mandat de grève, bien avant que la pandémie se déclare. « On va le mettre effectif. »

Il appartiendra aux membres de décider sous quelle forme l’exercer. « Ce qu’il reste à savoir, c’est si ça va être maintenant ou si on repousse ça au début de l’automne », a résumé la dirigeante syndicale.

« Le comité de mobilisation prépare un plan pour se rendre à la grève illimitée. Ça va être présenté aux syndicats locaux », a-t-elle précisé.

Ministère discret

Du côté du cabinet du ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, on n’a pas voulu confirmer qu’il s’agissait bel et bien d’offres finales, bien que Mme Grenon ait assuré que les négociateurs du ministère lui avaient dit qu’ils ne pouvaient aller plus loin, désormais, que ce qu’ils ont déposé comme offre.

« On ne négociera pas sur la place publique », a répliqué son attaché de presse, Antoine de la Durantaye.

« On espère une entente rapidement et on souhaite que les parents ne soient pas pris en otage », a-t-il conclu.