(New York) Les cours du pétrole ont fini proches de l’équilibre jeudi dans un marché s’interrogeant sur les négociations entre les pays exportateurs d’or noir sur la réduction de leur production et la tenue de leur prochain sommet.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août s’est établi à 39,99 dollars à Londres, en hausse de 0,5 % ou 20 cents par rapport à la clôture de mercredi.  

À New York, le baril américain de WTI pour le mois de juillet a pris 0,3 % ou 12 cents,  à 37,41 dollars.

Les « problèmes de conformité (entre les engagements pris par les pays et leur mise en œuvre, NDLR) compliquent les efforts » des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés, réunis au sein de l’OPEP+, « pour conclure une courte prolongation de leur accord », a expliqué Al Stanton, de RBC.

Selon les calculs du cabinet Kpler, le cartel élargi a réduit sa production d’environ 8,6 millions de barils par jour (mbj) en mai, soit moins que les 9,7 millions auxquels il s’était engagé le 12 avril. Parmi les mauvais élèves figurent le Nigeria et l’Irak.

L’Arabie saoudite et la Russie, poids lourds de l’accord, « ne sont pas disposées à prolonger leurs coupes au-delà de juin à moins que ces deux pays ne se conforment aux leurs », a indiqué Jeffrey Halley, de Oanda.

Malgré les fortes pressions, il est « peu probable » que les plus touchés économiquement par la pandémie de COVID-19 et la chute des cours du brut cèdent, a ajouté Paola Rodriguez Masiu, de Rystad Energy.

Autre conséquence de ces atermoiements, la réunion des membres de l’OPEP et leurs partenaires « n’aura pas lieu aujourd’hui, comme le marché l’avait espéré », a déploré Eugen Weinberg, de Commerzbank, et même la date initiale des 9 et 10 juin « ne semble plus être gravée dans le marbre » selon lui.

Par ailleurs, le rapport sur les réserves de pétrole aux États-Unis la semaine dernière, diffusé mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA), « vient s’ajouter aux vents contraires », a complété Paola Rodriguez Masiu, car « il suggère que l’assouplissement des mesures de confinement n’a pas l’effet souhaité sur la demande. »

Si les stocks de brut ont en effet baissé de 2,1 millions de barils, déjouant les attentes du marché, ceux d’essence sont montés de 2,8 millions de barils et ceux de produits distillés ont grimpé de 9,9 millions de barils.