(Washington) L’économie américaine connaîtra une « très très forte contraction » au deuxième trimestre, mais pourrait commencer à se relever dans la seconde moitié de l’année, a estimé mardi le vice-président de la Fed, Richard Clarida, faisant toutefois état des nombreuses « incertitudes » qui persistent.

« La reprise (économique) pourrait commencer dans la deuxième moitié de l’année, et c’est aujourd’hui ma prévision », a déclaré Richard Clarida sur la chaîne CNBC.

« Les incertitudes sont énormes, et je suis économiste, pas épidémiologiste », a-t-il toutefois ajouté.

La Fed a, depuis deux mois, multiplié les mesures pour permettre à l’économie américaine de garder la tête hors de l’eau pendant cette crise. Elle a notamment abaissé ses taux dans une fourchette de 0 à 0,25 %.

Le 29 avril, à l’issue de sa réunion monétaire, elle avait promis de continuer à faire tout ce qu’elle pourrait, ce qu’a répété mardi Richard Clarida.

« La Fed fait tout ce qu’elle peut pour minimiser le nombre de cicatrices », a-t-il indiqué.

Mais « étant donné la nature du choc, il sera également essentiel que la politique budgétaire continue à soutenir l’économie dans son ensemble et notamment aider à maintenir la capacité de production de l’économie tout au long de cette période », a souligné le vice-président de la banque centrale américaine.

Richard Clarida a encore jugé que des faillites d’entreprises étaient « inévitables », et que l’objectif de la Fed était « de veiller à ce que la reprise économique soit aussi robuste que possible, mais nous ne pouvons pas minimiser le fait que nous sommes en récession et qu’il s’agit d’une récession mondiale, c’est un facteur supplémentaire ».

« Je pense que cela va prendre du temps pour que le marché du travail se remette complètement du choc, c’est très incertain à ce stade, mais je pense que la reprise peut commencer au deuxième semestre », a-t-il encore indiqué.

Le taux de chômage du mois d’avril aux États-Unis sera publié vendredi, et devrait être à un niveau historiquement élevé, alors que 30 millions de personnes ont pointé au chômage en un mois et demi, depuis que les mesures de confinement ont été progressivement étendues à l’ensemble du pays.

Le PIB des États-Unis a baissé de 4,8 % au premier trimestre, enregistrant sa plus forte baisse depuis 2008 et la crise financière. Le deuxième trimestre devrait connaître une chute sans précédent, de 30 % et 40 % selon des analystes, et le pays s’enfoncera alors dans la récession.