(Washington) Le Trésor américain a annoncé lundi qu’il allait emprunter la somme record de 2999 milliards de dollars par le biais d’émissions d’obligations au 2e trimestre, essentiellement pour financer le plan de relance de l’économie paralysée par la pandémie.

Ce montant dépasse de très loin ce que l’État fédéral emprunte en général au cours d’une année entière. À titre d’exemple lors de l’exercice budgétaire de l’année dernière, clos le 30 septembre, le Trésor a emprunté 1280 milliards de dollars.

Ce bond « est principalement dû à l’impact de l’épidémie de COVID-19, y compris les dépenses de la nouvelle législation d’aide aux ménages et aux entreprises », précise le Trésor dans un communiqué.

La première économie du monde est en bonne partie paralysée par les mesures de confinement prises depuis des semaines et qui touchent la majeure partie de la population et des centres de production.

En attendant la reprise une fois l’épidémie éradiquée – certains États fédérés ont déjà décidé de reprendre une activité plus ou moins normale –, l’administration Trump aidée par le Congrès a jeté dans la bataille pour la sauvegarde du tissu économique et de l’emploi plus de 2700 milliards de dollars en trois plans de relance.

L’État fédéral n’aura sans aucun doute aucun mal à trouver preneur en ces temps troublés pour l’ensemble des économies dans le monde entier. Les bons du Trésor américains – les titres de dette achetés par les investisseurs – sont considérés comme les plus sûrs du monde et sont extrêmement prisés en temps de crise.

Le marché est tellement important qu’il est presque aussi liquide – à savoir que l’on peut acheter ou vendre des titres à n’importe quel moment – que de l’argent.  

La forte demande assure en outre au gouvernement américain de pouvoir emprunter à très bas prix.

Les débats sur le niveau de l’endettement américain ont été repoussés aux Calendes grecques.

Même des institutions connues pour une certaine orthodoxie en la matière encouragent aujourd’hui les gouvernements à dépenser sans hésiter pour sauver l’économie mondiale.