(Calgary) Les puits de pétrole canadiens resteront probablement fermés en raison de la faiblesse des prix du pétrole brut, malgré la conclusion, ce week-end, d’un accord pour limiter la production des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d’autres grands producteurs, ont estimé lundi des analystes du marché de l’énergie.

Le prix du baril de pétrole bitumineux de Western Canadian Select a augmenté de près de 5 % par rapport à son niveau de clôture de jeudi, mais il restait bloqué en dessous des 5 $ US le baril lundi matin. Le prix de référence américain, le West Texas Intermediate (WTI) avait légèrement augmenté.

Selon l’analyste pétrolier Kevin Birn, de la firme IHS Markit établie à Calgary, l’accord visant à réduire de 9,7 millions de barils par jour la production de brut est inédit, mais sa taille n’est pas aussi importante que la disparition de la demande entraînée par les mesures prises pour faire face à la pandémie de COVID-19.

Sa firme a calculé que la demande mondiale de pétrole diminuerait d’environ 20 millions de barils par jour — soit un baril sur cinq de production — au cours du mois d’avril.

Selon lui, les producteurs canadiens ont déjà fermé des puits représentant environ un demi-million de barils de pétrole par jour parce qu’ils ne peuvent pas dégager de profit avec les prix actuels. Cette tendance devrait se poursuivre jusqu’à ce que la demande mondiale d’énergie rebondisse.

Dans un rapport mis à jour dimanche, des analystes de Desjardins ont indiqué qu’une production de plus d’un million de barils par jour de pétrole de l’Ouest canadien serait probablement mise hors ligne — environ 20 % du total — malgré l’accord de l’OPEP.

« L’ampleur et la portée de cet accord sont vraiment importantes », a déclaré M. Birn. « C’est inédit […], mais malheureusement, la destruction de la demande que nous constatons est encore plus grande. »

« Cela signifie que (l’accord) ne résout pas la situation liée au virus et à la trajectoire du virus. »