(Paris) La France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne ont appelé la Commission européenne à garantir le bon fonctionnement du système de transports et à préparer un soutien massif au secteur, très affecté par l’épidémie de COVID-19, a indiqué vendredi le secrétaire d’État français aux Transports Jean-Baptiste Djebbari.

« Avec mes homologues allemand, italienne et espagnol, j’appelle la Commission européenne à redoubler d’efforts pour : garantir la continuité des flux de marchandises, protéger nos entreprises, notamment dans le secteur aérien (et) mobiliser des financements européens pour les exploitants de fret ferroviaire », a twitté M. Djebbari.

« La France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne réclament que des mesures fortes soient prises rapidement », ont écrit les quatre ministres – M. Djebbari, Andreas Scheuer (Allemagne), Paula De Micheli (Italie) et José Luis Alabos (Espagne) – à la commissaire aux transports Adina-Ioana Valean, dans une lettre datée du 2 avril.

« Nous demandons la mise en place d’outils efficaces pour gérer les difficultés actuelles afin de rétablir dans les meilleurs délais une connectivité stable », précisent-ils.

Assurer la continuité des transport de marchandise

Il s’agit à court terme, selon eux, d’« assurer la continuité du transport de marchandises vers et dans l’UE », une continuité jugée « essentielle pour assurer la livraison des marchandises, et en particulier des produits alimentaires et médicaux ».

En particulier, les contrôles sanitaires aux frontières ne doivent pas être discriminatoires, le temps de conduite des routiers doit pouvoir être ajusté sans les mettre en danger – et les chauffeurs doivent recevoir une « protection sanitaire adéquate » –, avec la constitution d’une « task force » chargée de veiller au grain.

La crise impose par ailleurs de suspendre ou réviser une partie de la règlementation européenne, par exemple pour proroger temporairement la durée de validité de certaines autorisations ou reporter la prise de mesures obligatoires, jugent les quatre ministres.

Les entreprises du secteur des transports, « quelle que soit leur taille, y compris les aéroports et les fournisseurs des services de la navigation aérienne », doivent aussi pouvoir bénéficier d’aides exceptionnelles des États compte tenu de la baisse dramatique de leur activité, plaident-ils.

À plus long terme, la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne appellent la Commission à « protéger (les) infrastructures et opérateurs vitaux » grâce à une nouvelle « politique industrielle des transports » et un contrôle renforcé des investissements étrangers non-européens.

Les quatre pays jugent également que le secteur aura besoin de beaucoup d’argent pour faire face au choc financier subi par les sociétés de transports.

Les ministres citent en particulier les entreprises de fret routier et ferroviaire et le transport fluvial et maritime, ainsi que les gestionnaires d’infrastructures.

Envisager « l'après »

Cette initiative vise aussi « à envisager l’après-coronavirus, quelles seront les actions que nous aurons à prendre ensemble », a commenté M. Djebbari vendredi sur France Info.

« Entre maintenant et le retour à la normale, il y a la stratégie de déconfinement », une « opération complexe », « pour laquelle j’ai quasi quotidiennement des liens » avec les ministres des pays frontaliers pour « coordonner et harmoniser » leurs mesures et élaborer « différents scénarios », a-t-il expliqué.