(Montréal) La croissance de l’emploi au Québec est telle que le taux de chômage en 2019 y a été le plus bas depuis que ces données sont compilées, soit depuis 1976, indique l’Institut de la statistique du Québec.

Le taux de chômage s’y est établi à 5,1 %, soit une progression de 77 700 emplois par rapport à 2018.

« C’est une baisse de 0,4 point de pourcentage par rapport à 2018. Il atteint ainsi le plus bas niveau observé depuis que les données sont disponibles, soit depuis 1976 », a relevé en entrevue mercredi Marc-André Demers, analyste en statistiques du travail à l’Institut de la statistique du Québec.

Le chemin parcouru en 10 ans seulement est impressionnant.

« À 5,1 %, le taux de chômage du Québec est l’un des plus faibles de toutes les provinces après celui de la Colombie-Britannique. Ces résultats montrent une amélioration de la situation relative du Québec lorsqu’on la compare à 2009. Il y a 10 ans, le taux de chômage du Québec avoisinait les 9 %, alors qu’il était environ de 5 % dans les provinces avec les plus faibles taux de chômage », souligne M. Demers.

Salaire horaire

En conséquence, les salaires sont à la hausse. La croissance du salaire horaire moyen a été deux fois plus élevée en 2019 qu’en 2018, soit de 4,8 % par rapport à 1,9 % en 2018.

« C’est d’ailleurs la plus forte hausse des 10 dernières années », indique-t-on dans le bilan de l’emploi pour l’année 2019.

M. Demers fait un lien avec le grand nombre de postes vacants au Québec. « Ça pourrait être une des explications de la croissance de la rémunération, mais il y a d’autres facteurs qui peuvent venir jouer », aussi.

On entend souvent dire que les salaires n’augmentent pas aussi vite que le coût de la vie. Vérification faite, d’après les données de l’Institut de la statistique du Québec, durant la décennie 2009-2019, l’Indice des prix à la consommation a crû de 16 %, pendant que les salaires ont crû de 28,5 %.

« À chaque année, sauf en 2011, le salaire horaire a crû plus rapidement que l’IPC », fait remarquer M. Demers.

Immigrants

L’analyse révèle aussi une importante croissance de l’emploi pour la population immigrante. De 2018 à 2019, il y a eu une hausse de l’emploi de 30 200 au sein de la population immigrante pour atteindre 749 000.

La part de la population immigrante dans l’emploi a augmenté au point où, durant la décennie 2009-2019, l’emploi y a crû de 300 500, soit de 67 %, comparativement à une croissance de 133 200, ou 3,9 %, chez les personnes nées au Canada.

« De fait, environ 62 % de la progression nette de l’emploi au Québec entre 2009 et 2019 se concentre chez les immigrants. Leur part dans l’emploi total passe de 11,6 % à 17,3 % », souligne M. Demers.

Syndiqués en croissance

Autre donnée notable : l’emploi syndiqué a connu en 2019 sa plus forte croissance de toute la décennie 2009-2019.

Ainsi, en 2019, l’emploi a crû de 53 600 chez les travailleurs syndiqués et de 21 200 chez les non-syndiqués.

C’est la première fois depuis 2012 que la catégorie d’emploi des syndiqués progresse davantage que la catégorie des non-syndiqués.