(Montréal) Près de 6000 travailleurs du CN risquent d’être éventuellement mis à pied temporairement, à cause des blocus et de la fermeture du réseau ferroviaire qui s’ensuit, selon le syndicat des Teamsters.

Le CN n’a toutefois pas voulu confirmer le chiffre du syndicat, vendredi.

Le CN et Via Rail ont annoncé jeudi la fermeture graduelle du réseau ferroviaire dans l’est du Canada, après plusieurs jours de perturbations causées par des manifestants qui bloquent les voies dans plusieurs provinces pour protester contre un projet de gazoduc dans le nord de la Colombie-Britannique.

PHOTO D’ARCHIVES LARS HAGBERG, PRESSE CANADIENNE

Un homme s’identifiant comme George et un aîné de la communauté mohawk de Tyendinaga, participait mercredi au blocage du chemin de fer près de Belleville en Ontario,

Le CN a indiqué que l’interruption graduelle « pourrait entraîner sous peu des licenciements temporaires au sein de son personnel » dans l’est du Canada. Mais la société a refusé de donner des chiffres quant au nombre de travailleurs touchés.

Le syndicat des Teamsters – qui est affilié à la FTQ au Québec – soutient que « des centaines de nos membres sont déjà sans travail depuis environ une semaine », puisqu’ils n’ont pas été appelés au travail. Là encore, la direction du CN n’a pas voulu commenter cette information.

Le syndicat presse le gouvernement fédéral d’intervenir pour trouver une solution aux barrages qui nuisent au transport ferroviaire au pays, touchant aussi d’autres secteurs de l’économie.

« Notre syndicat et des milliers de familles de travailleurs sont en crise. Cette situation ne peut pas durer éternellement. Nous demandons instamment à Ottawa d’intervenir pour aider à trouver une solution le plus rapidement possible », a commenté François Laporte, président de Teamsters Canada.

Les organisateurs de ces blocus se disent solidaires des opposants au projet de gazoduc Coastal GasLink, qui doit traverser le territoire ancestral de la Première Nation Wet’suwet’en près de Houston, dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique. Des voies ferrées ont été occupées lorsque la Gendarmerie royale du Canada a exécuté une injonction prononcée par le tribunal contre les chefs héréditaires de Wet’suwet’en et leurs partisans, qui s’opposent à la construction du gazoduc.

Le gazoduc Coastal GasLink constitue un élément clé du projet d’exportation de gaz naturel liquéfié de l’entreprise LNG Canada, dont le coût est estimé à 40 milliards.