(Montréal) Le ministre canadien des Transports Marc Garneau s’est dit vendredi « profondément préoccupé » par les manifestations d’autochtones contre un projet de gazoduc qui paralysent une grande partie du réseau ferroviaire canadien depuis plus d’une semaine.

Jeudi, le premier transporteur de marchandises, Canadien National, a annoncé « un arrêt ordonné et progressif de ses activités dans l’est du Canada », jusqu’à « la fin des blocages illégaux », tandis que la société publique de transports de passagers Via Rail annulait son service dans tout le Canada.

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Le ministre des Transports Marc Garneau.

M. Garneau s’est dit « profondément préoccupé par les manifestations qui empêchent délibérément l’exploitation des chemins de fer », lors d’une conférence de presse.

Le chemin de fer est l’épine dorsale de l’économie canadienne, transportant chaque année plus de 300 milliards de dollars canadiens de biens d’un bout à l’autre de cet immense pays, a rappelé le ministre.

« Il y a un danger à assurer l’exploitation des chemins de fer lorsqu’il y a un blocage », a dit M. Garneau, qui a appelé au dialogue entre les parties et s’est dit « optimiste » après la levée jeudi soir d’un barrage important en Colombie-Britannique, tandis que d’autres persistent en Ontario et au Québec.

Les manifestants, principalement des Amérindiens, bloquent les voies en solidarité avec des autochtones hostiles à un projet de gazoduc dans la province de Colombie-Britannique, car il traverse leurs terres traditionnelles.

Le premier ministre Justin Trudeau a fait de la réconciliation avec les peuples autochtones la priorité de son gouvernement.  

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« La réconciliation est morte », clame cet écriteau montrant le symbole canadien à l'envers. Le manifestant arborant ce slogan participait à une manifestation qui a bloqué une intersection d'Ottawa mercredi.

L’opposition accuse son gouvernement d’inaction dans ce dossier, alors que d’autres autochtones sont favorables au projet de gazoduc Coastal GasLink.

La moitié des exportations mondiales du Canada dépend du chemin de fer, selon l’association des industriels du secteur.

En novembre, une grève de huit jours avait paralysé le réseau du Canadien National, affectant 90 % du trafic normal des trains de marchandises et le transport d’environ 170 000 barils de pétrole par jour.

Cette grève avait menacé de pénurie certains secteurs de l’économie et entraîné une baisse des exportations et des importations au Canada.