(New York) Les prix du pétrole ont terminé en baisse mardi, reprenant leur souffle après une montée brusque vendredi et plus tempérée lundi, dans un climat toujours tendu au Moyen-Orient.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a lâché 64 cents, ou 0,9 %, pour clôturer à 68,27 dollars.

À New York, le baril américain de WTI pour février a perdu 57 cents, ou 0,9 %, pour terminer à 62,70 dollars.

Les cours avaient bondi vendredi juste après l’annonce de l’assassinat dans un raid américain à Bagdad du puissant général iranien Qassem Soleimani. Ils ont encore légèrement progressé lundi, les investisseurs craignant une escalade entre Washington et Téhéran pouvant perturber la production d’or noir, ou son transport, dans la région.

Mais « aussi incroyable que cela puisse paraître après toutes les rumeurs sur une potentielle Troisième guerre mondiale déclenchée par les tensions entre les États-Unis et l’Iran, on est presque revenu aux niveaux d’avant la mort du général », a souligné Robert Yawger, de Mizuho.

« Le marché est, c’est bien connu, très impatient et il ne s’est rien passé de concret jusqu’à présent », a-t-il relevé. Dans ce contexte, « ce que les courtiers retiennent, c’est que l’offre d’or noir est abondante dans le monde », a ajouté le spécialiste.

Dernière preuve s’il en fallait de la profusion de brut, selon lui : l’annonce mardi par les groupes pétroliers français Total et américain Apache d’une « découverte importante » au large du Suriname.

« À la fin de l’année, on devrait voir la production de pétrole augmenter d’au moins 2 millions de barils par jour quand la demande ne devrait progresser que de 1 million de barils », a-t-il rappelé.

Dans ce contexte, l’Iran « n’a pas forcément intérêt à risquer les ressources dont le pays dispose en s’exposant à des représailles sur ses infrastructures pétrolières ou en perturbant le trafic dans le détroit d’Ormuz, par où transitent les barils que le pays envoie par exemple vers la Chine », a souligné M. Yawger.

Les investisseurs attendaient par ailleurs la publication mercredi du rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA). Les stocks de pétrole brut sont attendus en baisse de 3 millions de barils pour la semaine achevée le 3 janvier, selon la médiane d’un consensus établi par l’agence Bloomberg.

Ceux d’essence et de produits distillés sont, quant à eux, attendus en hausse, respectivement de 3,3 millions et 3,7 millions de barils.