(New York) Les prix du pétrole ont encore légèrement progressé lundi après le bond de vendredi déclenché par l’assassinat par les États-Unis du général iranien Qassem Soleimani et des niveaux records atteints dans la nuit de dimanche à lundi.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s’est établi à 68,91 dollars à Londres, en hausse de 0,45 %, ou 31 cents, par rapport à la clôture de vendredi.

À New York, le baril américain de WTI pour février a gagné 0,35 %, ou 22 cents, à 63,27 dollars.

Le cours du Brent a franchi les 70 dollars plus tôt dans la journée, atteignant même 70,74 dollars le baril en cours de séance, un niveau plus vu depuis mi-septembre.

Celui de la référence américaine a, quant à lui, flirté avec la barre des 65 dollars, à 64,72 dollars le baril en début d’échanges européens, son maximum depuis fin avril.

Après ces pics du début de journée, « le marché s’est un peu refroidi » dans l’après-midi, a constaté David Madden, de CMC Markets, mais les cours devraient rester élevés « tant que la pression ne retombera pas entre Washington et Téhéran ».

« Les investisseurs sont tous sur le mode défensif », a résumé Craig Erlam, analyste chez Oanda, « espérant le meilleur, mais craignant le pire ».

La hausse soudaine a été provoquée vendredi par l’assassinat à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani, tué lors d’un raid américain, faisant craindre aux marchés une escalade dans la région et une perturbation de l’offre d’or noir dans le monde.

PHOTO AMIR HESAMINEJAD, AP

Une foule était rassemblée à Téhéran pour les obsèques du général iranien Qassem Soleimani tué à Bagdad vendredi.

Les prix du pétrole avaient alors bondi de plus de 4 % peu après l’annonce dans la nuit de la mort du général et émissaire de la République islamique en Irak.

Dimanche, le président des États-Unis, Donald Trump, a menacé l’Iran de représailles majeures et l’Irak de sanctions après un vote du Parlement irakien réclamant l’expulsion des troupes américaines de ce pays.

Comme la veille, des roquettes se sont abattues près de l’ambassade américaine dans la zone verte de Bagdad, sans faire de victimes, selon des témoins.

« La hausse des prix du pétrole suscite des inquiétudes concernant l’économie mondiale, déjà fragilisée par un secteur manufacturier faible et une demande des consommateurs qui ralentit », avait complété plus tôt dans la journée Michael Hewson, de CMC Markets.