(Montréal) La FTQ a finalement déposé ses demandes complètes à Québec, mercredi, en vue des négociations du secteur public, à la veille du dépôt des offres gouvernementales à l’ensemble des syndicats.

Ses demandes d’augmentations salariales, en général, équivalent à 4,1 % d’augmentation par année pour chacune des trois années du contrat de travail.

De plus, afin d’attirer et de retenir la main-d’œuvre, la FTQ demande des augmentations plus importantes pour les plus bas salariés et pour les salaires en début de carrière. Cette demande représente 1,1 % d’ajustement de la masse salariale à l’entrée en vigueur de la convention collective.

En entrevue avec La Presse canadienne, le président de la FTQ, Daniel Boyer, a souligné le réalisme des demandes de sa centrale. Mais il a insisté sur le fait que les augmentations de salaire ne régleront pas tout et qu’il faudra aussi améliorer les conditions d’exercice, particulièrement celles qui touchent la surcharge de travail.

« Avec la proposition qu’on fait, on n’est pas dans des demandes stratosphériques là ! On n’est pas là-dedans. Il y a encore de la marge de manœuvre pour le gouvernement, dans le but d’ajouter des bras. Nous, ce qu’on souhaite, c’est qu’il y ait du renfort des troupes en santé, en éducation, dans toute la fonction publique. Si on n’ajoute pas d’aide à ce personnel-là, on va en perdre encore en chemin et on va avoir de la misère à en attirer », a prévenu M. Boyer.

« C’est sûr que le salaire, ça attire, c’est bien évident. Mais il n’y a pas juste ça qui attire. Si le travail reste pénible, dur, ardu, difficile émotionnellement, bien il y a des gens qui vont quitter. J’ai déjà dit à la blague — mais ce n’est pas une blague — que doubler le salaire des préposés aux bénéficiaires et on va en perdre quand même, en cours de route, parce qu’il y en a qui ne sont plus capables de faire cet emploi-là », a lancé M. Boyer.

La FTQ avait déjà déposé ses demandes sectorielles — soit les demandes autres que les salaires et le régime de retraite — le 21 octobre dernier. Elle pensait donner ainsi plus de place aux tables sectorielles, qui doivent justement négocier ces clauses reliées par exemple à la surcharge de travail. Mais ça a été peine perdue, puisque les échanges n’ont pas commencé, a déploré M. Boyer.

La FTQ représente 55 000 employés des secteurs public et parapublic directement concernés par cette négociation, notamment des préposés aux bénéficiaires et des employés de soutien dans le domaine scolaire, comme des secrétaires et des employés d’entretien.

Les conventions collectives des secteurs public et parapublic viendront à échéance le 31 mars prochain. Québec déposera ses offres à l’ensemble des syndicats jeudi. Les négociations commenceront véritablement au retour des Fêtes.