(Ottawa) L’économie canadienne a enregistré en novembre sa plus grande perte d’emplois mensuelle depuis la crise financière, ce qui a également fait grimper le taux de chômage, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Statistique Canada a annoncé vendredi que l’économie avait perdu 71 200 emplois le mois dernier et que le taux de chômage avait augmenté de quatre dixièmes de point de pourcentage pour atteindre 5,9 %, son niveau le plus élevé depuis août 2018, alors qu’il s’était élevé à 6,0 %.

Le recul a été particulièrement marqué au Québec, où 45 100 emplois ont disparu en novembre, pendant que le taux de chômage bondissait de 0,6 point de pourcentage pour s’établir à 5,6 %.

Pour l’ensemble du pays, les économistes s’attendaient en moyenne à un gain de 10 000 emplois et au maintien du taux de chômage à 5,5 %, selon les prévisions recueillies par la firme de données Refinitiv.

Certains observateurs ont estimé que ce recul du marché de l’emploi exercerait une pression sur la Banque du Canada pour qu’elle réduise ses taux d’intérêt l’an prochain.

Le rapport sur l’emploi faisait suite à la décision prise plus tôt cette semaine, par la Banque du Canada, de maintenir son taux d’intérêt directeur à 1,75 %, où il se trouve depuis plus d’un an.

La Banque du Canada s’est distinguée de bon nombre de ses homologues internationales qui ont décidé de réduire les taux et d’assouplir leur politique monétaire en réponse à la faiblesse de l’économie mondiale. La Réserve fédérale américaine a réduit son taux directeur trois fois cette année.

En rendant sa décision, la banque centrale a souligné que l’économie canadienne avait bien résisté malgré les incertitudes mondiales causées par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.

Brett House, économiste en chef adjoint à la Banque Scotia, a souligné que les chiffres de l’emploi étaient notoirement volatils, mais il a néanmoins indiqué s’attendre à ce que la Banque du Canada baisse son taux directeur dès le premier trimestre de l’année prochaine et sinon certainement au cours du premier semestre de 2020.

La perte d’emplois était attribuable tant à une diminution des emplois à temps plein qu’à une baisse de ceux à temps partiel. Le nombre d’emplois à temps plein a diminué de 38 400, tandis que l’emploi à temps partiel a chuté de 32 800.

Le secteur de la production de biens a perdu 26 600 emplois au cours du mois, alors que le nombre d’emplois dans le secteur de la fabrication a diminué de 27 500 et que le secteur des ressources naturelles en a perdu 6500.

Parallèlement, le secteur des services a perdu 44 400 emplois, alors que le nombre d’emplois dans les administrations publiques a diminué de 24 900 en novembre, en partie à cause des élections fédérales d’octobre.

Royce Mendes, économiste principal chez Marchés des capitaux CIBC, a indiqué que la croissance de l’emploi était en avance sur les autres indicateurs de croissance économique, mais que les chiffres semblent désormais plus alignés entre eux.

« Cependant, le fait qu’une partie importante de ce rétrécissement provienne d’une baisse de l’emploi, ce n’est pas ce que les décideurs politiques espéraient », a noté M. Mendes.

« La Banque du Canada semblait très satisfaite de la fixation actuelle des taux plus tôt cette semaine, mais si cette tendance se poursuit, il pourrait être nécessaire de procéder à un ajustement des taux. »

Sur le plan régional, le Québec a perdu le plus grand nombre d’emplois en novembre, en raison d’une baisse dans le secteur de la fabrication ainsi que dans celui des services d’hébergement et de restauration. L’Alberta et la Colombie-Britannique ont toutes deux perdu 18 200 emplois.

Par rapport au mois de novembre de l’année dernière, l’économie canadienne a créé 293 000 emplois.

Sur le plan régional, le Québec a perdu 45 100 emplois en novembre en raison d’une baisse dans le secteur de la fabrication ainsi que dans celui des services d’hébergement et de restauration. Malgré cette baisse mensuelle, l’emploi total au Québec a augmenté de 45 000, soit 1,0 %, par rapport à novembre 2018, a précisé Statistique Canada.

L’Alberta et la Colombie-Britannique ont toutes deux perdu 18 200 emplois. L’Ontario a enregistré le meilleur gain, soit 15 400 emplois, mais son taux de chômage a grimpé de 0,3 point de pourcentage à 5,6 % parce qu’un plus grand nombre de personnes étaient à la recherche d’un emploi.

Le rapport sur l’emploi a aussi permis d’apprendre que la hausse du salaire hebdomadaire moyen sur un an avait accéléré à 4,5 % en novembre, comparativement à 4,3 % en octobre.

Par rapport au mois de novembre de l’année dernière, l’économie a créé 293 000 emplois.