Les Producteurs de grains du Québec (PGQ) rencontreront sous peu le gouvernement du Québec, alors que l’hiver précoce a fait des ravages sur les récoltes de maïs et de soya.

Les PGQ, qui représentent quelque 10 500 producteurs à travers la province, espèrent ainsi identifier des solutions à la crise pour assurer une meilleure protection contre les effets des intempéries sur la production de grains.

À l’heure actuelle, 74 % des superficies de maïs restent encore à récolter, sur un sol enneigé, avec des tiges fragilisées et cassées. Près de 10 % des superficies de soya sont maintenant ensevelies sans avoir été récoltées. Cette situation touche des milliers de producteurs, à la grandeur du Québec, frappés de plein fouet par des conditions hivernales très hâtives, selon un communiqué transmis dimanche matin.

Le cabinet du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, a confirmé avoir prévu une rencontre avec les membres de la Financière agricole du Québec dans les plus brefs délais.

« Nous avons eu l’occasion d’échanger avec le Ministre ces derniers jours et celui-ci semblait ouvert à une rencontre. La demande de rencontre écrite a été transmise ce matin au cabinet du Ministre. Nous sommes heureux que cette rencontre soit en voie d’être confirmée”, a dit Benoît Legault, directeur général des PGQ.

C’est une période exceptionnellement désastreuse pour les récoltes de grains au Québec. Après des récoltes de céréales et de canola excessivement difficiles, c’est maintenant au tour des producteurs de maïs et de soya de se retrouver dans le pétrin », déclare le président des PGQ, Christian Overbeek.

Des pertes importantes sont observées sur les superficies déjà récoltées, et d’autres s’ajouteront pour les superficies non récoltées, avertit M. Overbeek. Une réelle détresse commence à se faire sentir sur le terrain, ajoute-t-il.

« Nous demandons donc une rencontre d’urgence au gouvernement du Québec afin d’identifier des solutions à la crise […] Nous en appelons maintenant à la sensibilité du gouvernement face à une situation extrême et totalement imprévisible », ajoute le président des PGQ.

La valeur de la production annuelle de maïs au Québec est d’environ 675 millions de dollars. Elle est d’environ 500 millions de dollars pour le soya.

La situation a fait réagir la cheffe de Québec solidaire Manon Massé. Elle appelle le gouvernement Legault à offrir son soutien aux agriculteurs touchés par le gel précoce de leur récolte cette année.  

En marge du congrès de son parti, Mme Massé a fait valoir l’importance de soutenir ces travailleurs pris de court par l’arrivée prématurée de la neige. Avec la multiplication de ce genre de phénomènes météorologiques en raison des changements climatiques, le Québec doit se doter d’outils pour réagir, croit la cheffe de QS.

« Une chose est certaine, on ne peut pas les abandonner. Le dérèglement climatique est là, ça prend le soutien nécessaire quand le pire arrive […] ça se traduit rarement autrement que par une aide financière », indique Mme Massé.  

– Avec la collaboration de Thomas Dufour, La Presse