(Ottawa) Le nombre de personnes qui travaillent au Canada a légèrement reculé en octobre, après deux mois de gains importants, essentiellement en raison de la perte d’emplois dans les secteurs de la fabrication et de la construction.

L’économie a perdu 1800 emplois le mois dernier, après avoir enregistré des gains de 54 000 emplois en septembre et de 81 000 en août, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Le nombre d’emplois à temps plein a diminué de 16 100, ce qui a été partiellement contrebalancé par un gain de 14 300 emplois à temps partiel. Le taux de chômage est pour sa part resté stable à 5,5 %.

Les économistes s’attendaient en moyenne à un gain net de 15 900 emplois en octobre et à un taux de chômage de 5,5 %, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

L’économiste en chef adjoint de la Banque Scotia, Brett House, a souligné que les données sur le marché du travail d’octobre étaient les plus faibles depuis juillet, mais il a ajouté qu’un mois difficile n’aurait pas beaucoup d’incidence sur la position de la Banque du Canada, en particulier après les fortes hausses des deux mois précédents.

« Pour ce qui est des détails, la combinaison de changements d’emplois à temps plein et à temps partiel était médiocre », a fait valoir M. House.

« Mais nous avons continué à constater de fortes augmentations de salaire, de plus de deux fois l’inflation d’ensemble, ce qui témoigne du fait que les entreprises canadiennes continuent de considérer la pénurie de main-d’œuvre comme le principal obstacle à leur croissance. »

Malgré la légère baisse du nombre d’emplois, la croissance des salaires en octobre est restée stable. La hausse moyenne du salaire horaire sur 12 mois, pour l’ensemble des employés, a été de 4,3 % en octobre, soit la même qu’en septembre.

Le secteur de la fabrication a perdu 23 000 emplois, principalement en Ontario, tandis que le secteur de la construction en a perdu 21 000. Le nombre d’emplois dans le secteur des « autres services » a également diminué de 18 000.

Les pertes ont été en partie contrebalancées par une augmentation de 20 000 emplois dans l’administration publique et de 18 000 dans la finance, les assurances et les services immobiliers et de location.

Le rapport sur l’emploi fait suite à la décision prise par la Banque du Canada, le mois dernier, de maintenir son taux d’intérêt directeur à 1,75 %.

En annonçant sa décision, la banque centrale avait expliqué que l’inflation était conforme à ses objectifs et que l’économie nationale avait bien résisté à de nombreux égards, même si elle ressentait les effets négatifs du ralentissement de la croissance mondiale.

Josh Nye, économiste principal à la Banque Royale, a estimé que l’orientation future de la Banque du Canada dépendrait de la résilience de l’économie canadienne, notamment en ce qui concerne les dépenses de consommation et le logement.

« Un solide marché du travail est essentiel pour ces deux éléments et il n’y a que peu de signes de détérioration dans le rapport d’aujourd’hui. Le taux de chômage reste bas et la croissance des salaires se poursuit à un rythme soutenu », a souligné M. Nye.

Le nombre de travailleurs indépendants a diminué de 27 800 en octobre, tandis que celui des employés du secteur public a augmenté de 28 700. Le nombre d’employés du secteur privé a diminué de 2700.

Sur une base annuelle, l’emploi au pays a augmenté de 443 000, soit une hausse de 2,4 %.

Pour ce qui est des différentes régions, les gains les plus importants ont été enregistrés en Colombie-Britannique et à Terre-Neuve-et-Labrador, où le nombre d’emplois a grimpé de 15 000 et de 2700 respectivement.

Au Québec, 9500 emplois ont disparu le mois dernier et le taux de chômage est passé de 4,8 % à 5,0 %. En Ontario, 16 200 emplois ont été perdus, mais le taux de chômage s’est maintenu à 5,3 %.

Le Nouveau-Brunswick a vu 1200 emplois disparaître en octobre, mais son taux de chômage s’est amélioré à 8,1 %, alors qu’il était de 8,3 % en septembre.