(New York) Les prix du pétrole ont terminé en baisse lundi, dans un marché frileux face aux incertitudes liées aux négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis et leur éventuel impact sur la demande en brut, au moment où l’offre d’or noir sur le marché mondial est abondante.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a fini à 58,96 dollars à Londres, perdant 0,8 %, ou 46 cents, par rapport à la clôture de vendredi.

À New York, le baril américain de WTI pour novembre est descendu de 0,9 %, ou 47 cents, pour finir à 53,31 dollars.

Après un début de séance proche de l’équilibre, passant même temporairement dans le vert peu avant 4 h, les prix du pétrole ont basculé dans le rouge dans le sillage de la fin de la semaine dernière.

« Il est peu probable que la morosité qui affecte le marché du pétrole change sans une solution convaincante au conflit commercial sino-américain, » a estimé Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

Ce conflit pèse depuis plusieurs mois sur la croissance mondiale — la croissance du Produit intérieur brut de la Chine étant tombée par exemple à 6 % au troisième trimestre, son plus bas niveau depuis 27 ans — et, par ricochet, sur la demande en énergie.

Le principal négociateur chinois Liu He a salué samedi « un progrès substantiel » dans la recherche de l’accord.

Le représentant américain au Commerce (USTR) Robert Lighthizer a abondé lundi en affirmant que l’accord commercial partiel avec la Chine « avançait bien » et a confirmé au président qu’il serait prêt pour être signé le mois prochain au Chili en marge d’un sommet de l’Association des pays riverains du Pacifique (APEC).

Mais M. Lighthizer a aussi souligné que des « questions (restaient) à régler ».

Dans le même temps, « au-delà des éléments négatifs liés aux incertitudes économiques et au conflit sino-américain, le niveau des réserves (de pétrole) montre ces derniers temps que l’offre est un peu trop supérieure à la demande, avec notamment une forte hausse des stocks de brut aux États-Unis », a rappelé Robbie Fraser de Schneider Electric.

Et, dans cet environnement, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) « pourrait voir un afflux de nouveaux barils assez rapidement puisque l’Arabie saoudite et le Koweït sont apparemment en train de discuter de la réouverture de la zone de production neutre qu’ils partagent », a ajouté l’expert.

« Même si ces deux pays ne vont probablement pas chercher à en tirer le maximum, les champs concernés peuvent fournir entre 300 000 et 500 000 barils par jour à court terme », a-t-il précisé.