(New York) Les prix du pétrole ont terminé en ordre dispersé mercredi, hésitant entre l’incertitude persistante sur les négociations commerciales sino-américaines, les possibles effets de tensions géopolitiques au Moyen-orient ou en Équateur, et l’abondance des stocks de brut aux États-Unis.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre s’est apprécié de 8 cents, ou 0,1 %, pour finir à 58,32 dollars.

À New York, le baril américain de WTI pour novembre, la référence aux États-Unis, a lâché 4 cents, ou 0,1 %, pour clôturer à 52,59 dollars.

Les prix « ont temporairement profité en cours de séance d’un certain enthousiasme sur la possibilité d’un accord commercial sino-américain », estime Robert Yawger de Mizuho.  

Alors que les négociations doivent reprendre jeudi à Washington, le ton entre les deux pays était monté ces derniers jours ; les États-Unis ont en particulier annoncé des sanctions à l’encontre d’entités et responsables chinois soupçonnés de participer à la « répression » contre les musulmans ouïghours au Xinjiang.

Selon l’agence Bloomberg, Pékin reste cependant ouverte à un accord partiel si le président américain, Donald Trump, renonce aux tarifs douaniers supplémentaires qu’il a menacé de mettre en œuvre d’ici la fin de l’année.

De quoi apaiser la crainte d’une nouvelle escalade de sanctions commerciales de nature à freiner encore un peu plus la croissance mondiale, et donc la demande en énergie.  

Les acteurs du marché surveillent aussi de près la situation au Moyen-Orient alors que la Turquie a lancé mercredi, comme elle s’y était engagée, son offensive contre les forces kurdes du nord-est de la Syrie.

Les prix pourraient aussi avoir « en partie » profité des nouvelles d’Équateur « où environ un tiers de la production pétrolière est menacé par les manifestations qui se poursuivent », a remarqué Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank.

Le prix du baril s’est toutefois un peu replié après la publication du rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’informations sur l’Énergie (EIA).  

Selon ce document, les stocks de pétrole brut ont progressé pour la quatrième semaine de suite aux États-Unis tandis que la production est montée à un niveau record.

En pleine saison de maintenance des raffineries, l’activité de ces dernières a dans le même temps encore ralenti : elles ont fonctionné à 85,7 % de leurs capacités, contre près de 95 % il y a encore un mois. Leur rythme tombe ainsi à leur plus bas niveau depuis 2017.

« Les investisseurs se voient ainsi rappeler brutalement qu’il y a beaucoup de pétrole disponible dans le pays et que la demande n’est pas forcément au rendez-vous », commente M. Yawger.