(Calgary) Le plus grand régime de retraite de la Norvège a retiré quatre sociétés énergétiques canadiennes de sa liste d’investissement et a annoncé qu’il ne mettrait plus d’argent dans les entreprises qui tirent plus de 5 % de leur chiffre d’affaires de l’exploitation des sables bitumineux.

KLP a annoncé avoir vendu pour 58 millions d’actions et d’obligations, faisant passer de 30 % à 5 % le seuil de tolérance pour les sociétés détenant des intérêts dans les sables bitumineux, ce qui correspond au seuil fixé pour ses investissements dans le charbon.

Le fonds dit qu’il exclura désormais des investissements dans Cenovus Energy, Suncor Énergie, la Pétrolière Impériale et Husky Energy. Il fera de même avec la société russe Tatneft PAO.

Les actions des quatre sociétés ont chuté depuis un an, la croissance ayant dépassé la capacité des pipelines, ce qui a entraîné de fortes réductions de prix et l’imposition de plafonds de production imposés par la loi en Alberta.

Keith Stewart, stratège principal en énergie chez Greenpeace Canada, a indiqué dans un courrier électronique que les investisseurs institutionnels continuaient d’abandonner les investissements à haute émission de carbone parce qu’ils « pouvaient voir où se déplaçait la rondelle ».

Dans un communiqué de presse, le fonds norvégien qui gère des actifs de plus de 81 milliards US a indiqué qu’une sortie totale des sables bitumineux était une « bonne nouvelle » pour les consommateurs, car cette activité n’est pas alignée sur une cible de deux degrés Celsius contre le réchauffement climatique.

« En nous défaisant du charbon et des sables bitumineux, nous envoyons un message fort sur l’urgence de passer des énergies fossiles aux énergies renouvelables », a affirmé le chef de la direction de KLP, Sverre Thornes, dans un communiqué.

Dans une réaction transmise par courriel, le président de l’Association canadienne des producteurs de pétrole Tim McMillan soutient que toute tentative d’entraver la production canadienne en retirant son financement aura pour conséquence de permettre à d’autres États avec des standards environnementaux plus bas d’en profiter pour remplir le vide.

Selon Tim McMillan, les producteurs canadiens de gaz et de pétrole « opèrent sous un système réglementaire parmi les plus sévères au monde », ajoutant que l’Agence internationale de l’énergie prévoit que le gaz naturel et le pétrole vont demeurer une source majeure d’énergie jusqu’en 2040.

« Le Canada peut faire du monde un meilleur endroit où vivre en fournissant de l’énergie fiable, abordable et produite de manière responsable pour aider à élever le niveau de vie partout dans le monde », a-t-il écrit.