(Paris) Le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire a estimé mardi qu’« il y a fort à parier que les États-Unis s’engagent dans une politique de sanctions » au lieu de chercher une solution amiable au conflit entre Airbus et Boeing.

L’Organisation mondiale du commerce pourrait autoriser les États-Unis dès mercredi à mettre en place des droits de douane contre l’avionneur européen, accusé par Washington de bénéficier de subventions illégales.

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Les Américains accusent Airbus de profiter de subventions illégales. Ci-haut, un Airbus A330neo décolle de l'aéroport de la compagnie à Colomiers, près de Toulouse, le 20 mars 2019.

Dans ce conflit qui remonte à 2004, l’Union Européenne a de son côté affirmé que Boeing avait reçu 19,1 milliards de dollars de subventions interdites entre 1989 et 2006 de la part de diverses branches du gouvernement américain.

« Essayons de trouver un accord à l’amiable », a encore dit M. Le Maire, qui s’exprimait lors d’une audition devant la commission des Finances du Sénat, durant laquelle il a défendu un projet de budget 2020 prenant en compte un contexte de ralentissement de la croissance mondiale, dû notamment aux conflits commerciaux.

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Les Européens reprochent eux-aussi à Boeing d'être subventionnée illégalement par le gouvernement américain. Ci-haut, le logo de Boeing, au dessus des portes à la sortie de sa plus grande avionnerie à Everett, dans l'État de Washington.

Le ministre rappelé qu’en 2020, l’Union européenne aura à son tour la possibilité de sanctionner les États-Unis si un terrain d’entente n’est pas trouvé.

Washington a exigé le droit de percevoir des droits de douane d’une valeur de 11,2 milliards de dollars, tandis que Bruxelles réclame 12 milliards de dollars.