(Washington) Un dirigeant de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a voté contre la décision de baisser les taux a estimé vendredi que l’économie américaine « n’avait pas besoin d’un stimulus monétaire supplémentaire ».

Dans un communiqué expliquant sa position, Eric Rosengren de la Fed de Boston s’inquiète notamment qu’une baisse des taux « ne gonfle le prix des actifs et n’encourage les ménages et les entreprises à trop emprunter ».

La Fed a décidé mercredi une modeste baisse des taux de 25 points de base mais trois membres du Comité monétaire (FOMC) sur dix ont voté contre.

« Même s’il existe clairement des risques liés au commerce et aux préoccupations géopolitiques, abaisser les taux pour tempérer les incertitudes a un coût », a prévenu M. Rosengren qui s’était déjà opposé en juillet à la première baisse des taux de la décennie.

Le président Jerome Powell et la majorité du Comité monétaire justifient cet assouplissement monétaire comme un geste d’« assurance » pour préserver la croissance face aux tensions commerciales et au ralentissement de l’expansion mondiale.

Un autre membre de la Banque centrale, James Bullard, de la Fed de Saint Louis (Missouri) a également voté contre la baisse des taux mais pour des raisons opposées. Il s’est prononcé en faveur d’une baisse plus importante.  

Dans un communiqué vendredi, il a estimé qu’une réduction d’un demi point « permettrait de se prémunir contre de nouvelles baisses de l’inflation attendue et contre un ralentissement de l’économie qui est soumise à d’importants risques baissiers ».

Le Comité monétaire est apparu très divisé sur la décision, un vote de sept contre trois constituant la plus forte opposition rencontrée par le président Jerome Powell depuis son arrivée à la tête de la Fed début 2018.  

La dernière dissension d’une telle ampleur au sein du FOMC remonte à septembre 2016 sous la houlette de Janet Yellen.