« Les inégalités persistantes » et les « discriminations systémiques » continuent de limiter les possibilités des immigrantes de bien gagner leur vie même si leur taux d’emploi s’est amélioré depuis une décennie.  

C’est ce que met en lumière un rapport du Comité consultatif « Femmes en développement de la main-d’œuvre » qui est publié aujourd’hui. Il est le fruit d’entrevues de fond auprès de 29 immigrantes et de 47 organismes qui aident les nouveaux arrivants à se trouver un emploi.

Les immigrants, comme les immigrantes, souffrent de la non-reconnaissance fréquente de leurs études ou d’une maîtrise difficile de la langue. Mais pour les femmes, des écueils supplémentaires se dressent sur leur chemin.

« Les rôles sociaux traditionnels dévolus aux femmes, leurs statuts d’immigration, leur scolarisation de faible niveau et la charge familiale favorisent en priorité l’intégration socioéconomique des hommes », peut-on lire.  

Le statut d’immigration est un élément-clé. Les immigrantes sont surreprésentées dans certaines catégories d’immigration, ce qui les rend d’emblée plus vulnérables, estiment les auteures.

Autrement dit, il est plus difficile de se trouver un emploi si on arrive en tant que réfugiée ou à des fins de réunification familiale que si l’on a été admise dans la catégorie d’immigration économique.  

Il y a donc, selon les auteures, « des obstacles prémigratoires et postmigratoires qui affectent les parcours des femmes dans leur intégration socioéconomique ».

Les démarches des femmes les mènent encore trop « vers des secteurs d’emploi traditionnellement féminins ou occupés majoritaires par des immigrants ».

Les immigrantes occupent aussi plus souvent des emplois à temps partiel « étant donné la charge familiale » et « les rôles sociaux traditionnels qu’elles occupent encore au sein de la famille ».

Entre autres recommandations, le rapport conclut qu’il est important d’offrir des services adaptés aux immigrantes pour bien tenir compte de leurs difficultés particulières et souvent, de leur isolement.

Le Comité consultatif Femmes en développement de la main-d’œuvre (anciennement Comité aviseur Femmes en développement de la main-d’œuvre) a pour mandat de promouvoir et d’appuyer l’intégration des femmes sur le marché du travail ainsi que leur maintien en emploi.