(Washington) Plusieurs centaines d’entreprises et groupements professionnels américains ont pressé mercredi l’administration Trump de repousser l’imposition de nouveaux droits de douane sur les importations chinoises, affirmant que cela allait détruire des emplois et peser sur les consommateurs.

Sous la bannière « Americans for Free Trade » (« Américains pour le libre-échange »), 160 fédérations, allant de la chimie aux créateurs de mode, demandent « urgemment » au gouvernement « de reporter » les nouvelles taxes annoncées par Donald Trump vendredi, qui vont affecter d’ici décembre l’ensemble des importations venues de Chine.

« Ces hausses de tarifs arrivent au plus mauvais moment, en plein milieu de la saison des livraisons d’articles de fin d’année », déplorent ces industriels et distributeurs.

« Nous comprenons votre frustration avec la Chine », disent-ils à Donald Trump « mais faire supporter aux compagnies américaines, à leurs salariés et aux consommateurs des taxes inédites nous éloigne de l’accord que vous cherchez à conclure ».

Par ailleurs, quelque 200 fabricants de chaussures et distributeurs, y compris des marques aussi connues que Nike ou Foot Locker, ont également signé un courrier au président dans lequel ils affirment que les nouveaux droits de douane coûteront 4 milliards de dollars annuels de plus aux consommateurs et vont augmenter les chances d’une récession.

« Nous disons à la Maison-Blanche depuis le début que ces droits de douane seront payés par les consommateurs américains sous forme de prix plus élevés, et que cela va tuer des emplois en raison des taxes à l’importation qui sont déjà élevées », soulignent ces entreprises.

« Il n’y a aucun doute que ces droits de douane sont comme un impôt caché payé par les Américains et leurs familles », ajoute la lettre.

Les conseillers de la Maison-Blanche et surtout Donald Trump lui-même affirment que l’impact des nouvelles taxes punitives est encaissé par les entreprises chinoises, qui selon eux baissent les prix, et par le gouvernement chinois qui laisse filer sa devise pour rendre les produits chinois moins chers à l’exportation.

Les économistes les plus sérieux s’accordent néanmoins à dire que ces accises sur les produits chinois importés sont bien payées pour l’essentiel par les importateurs américains et les consommateurs.

Dans leur lettre, les fabricants et distributeurs soulignent le double danger qui guette la première économie du monde, constituée aux trois quarts par les dépenses de consommation.

« Un ralentissement économique rognerait sur les revenus des ménages, au moment même où ils devront payer plus pour les produits qu’ils achèteront », souligne la missive.

La guerre commerciale déclenchée par Donald Trump depuis plus d’un an contre la Chine pour forcer Pékin à abandonner des pratiques commerciales qu’il juge déloyales s’est enflammée la semaine dernière. M. Trump a annoncé qu’il allait taxer la totalité des biens importés de Chine d’ici la fin de l’année. Pékin a annoncé des mesures similaires dans la foulée.