(Ottawa) Ottawa déploie des moyens afin d’empêcher l’aluminium et l’acier d’entrer au Canada dans le but de contourner des mesures commerciales ayant incité les États-Unis à retirer leurs tarifs plus tôt cette année.

À compter du 1er septembre, certains produits en aluminium seront ajoutés à la liste des marchandises d’importation contrôlée en vertu de la Loi sur les licences d’exportation et d’importation.

Les importateurs seront tenus de déclarer les détails des produits importés à l’Agence des services frontaliers du Canada (AFSC) et seront passibles de sanctions en cas de déclaration inexacte ou frauduleuse.

Le gouvernement Trudeau a également modifié les règlements antidumping pour faire en sorte que les droits appropriés puissent être appliqués aux marchandises expédiées au Canada et donner à l’ASFC plus de souplesse pour comparer le prix des importations avec les prix facturés par l’exportateur dans un autre pays.

Affaires mondiales Canada surveillera le secteur de l’acier en pouvant demander à certains importateurs de présenter des rapports détaillés.

Les changements surviennent avant la rencontre entre le premier ministre Justin Trudeau et le président américain Donald Trump qui doit avoir lieu au sommet du G7 en France. Le Canada et les États-Unis ont convenu en mai de mesures visant à empêcher les transbordements et à surveiller le commerce de l’aluminium et de l’acier entre les deux pays.

« Ces ajouts permettront au gouvernement de suivre et de surveiller les importations d’aluminium et de faire en sorte que le Canada ne devienne pas un point d’entrée pour le transbordement ou le contournement des mesures commerciales canadiennes ou américaines », a souligné Jean Simard, président et chef de la direction de l’Association de l’aluminium du Canada.

En mai dernier, après plusieurs mois de discorde entre Ottawa et Washington, l’administration Trump avait accepté de lever les tarifs de douaniers de 25 % sur les exportations d’acier et de 10 % sur les exportations d’aluminium effectuées par le Canada.

Selon M. Simard, les changements annoncés par le Canada constituent un « signal fort » que le pays ne « tolérera ni manipulation ni contournement du commerce dans ses ports d’entrée ».

L’Association représente trois producteurs d’aluminium au Canada — Alcoa, Alouette et Rio Tinto — qui exploitent neuf usines au Canada, dont huit au Québec.