(Londres) La livre britannique, pénalisée par les craintes grandissantes d’un Brexit sans accord, perdait plus de 1 % lundi et tombait à son plus bas depuis deux ans face au dollar et à l’euro.

Vers 18 h 30 GMT (14 h 30 HE), la livre britannique chutait de 1,28 % face au billet vert, à 1,2225 dollar, après être descendue jusqu’à 1,2212 dollar, son plus bas niveau depuis mars 2017.

Face à l’euro, elle lâchait 1,40 %, tombant à 91,15 pence pour un euro, son plus faible niveau depuis septembre 2017.

Si la baisse se confirme, il s’agirait du repli le plus marqué de la devise britannique sur une seule journée depuis fin 2018.

« Le marché ressent le risque croissant de voir la Grande-Bretagne opter pour un retrait de l’Union européenne en pagaille et sans accord en octobre, Bruxelles montrant peu d’enthousiasme à l’idée de retourner à la table des négociations avec Boris Johnson », premier ministre depuis mercredi, a remarqué Joe Manimbo de Western Union.  

M. Johnson a promis que le pays quitterait l’UE le 31 octobre, avec ou sans accord avec Bruxelles. Mais les dirigeants de l’UE ont déjà répété plusieurs fois qu’ils ne rouvriraient pas l’accord de divorce conclu en novembre.

Lundi, lors de sa première visite officielle en Écosse censée promouvoir l’union du Royaume déchiré face à la perspective d’une sortie de l’UE sans accord, le dirigeant britannique a fait savoir qu’il attendait un geste des Européens en faveur de la réouverture des négociations sur le Brexit.  

Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont tous deux invité Boris Johnson à leur rendre visite, mais ce dernier n’a pas annoncé de voyage à l’étranger avant le sommet du G7 fin août en France.

Boris Johnson « veut évidemment rencontrer les dirigeants européens et négocier mais pas pour qu’on […] lui dise que l’UE ne peut pas réexaminer l’accord de retrait », a déclaré lundi une porte-parole du premier ministre.

Un Brexit sans accord est vu comme une catastrophe par le milieu des affaires, qui redoute des turbulences économiques, ce qui pèse sur la devise britannique.