Après avoir enregistré record par-dessus record en 2018, le marché du condo neuf prend une pause salutaire au centre-ville. L’action s’est immédiatement déplacée sur la Rive-Sud et à Laval. Faits saillants de l’analyse du marché de la copropriété du Groupe Altus.

Les ventes de condos neufs se sont heurtés à un mur au centre-ville au début de 2019, faute de stocks et de nouveaux projets. Avec 362 condos neufs vendus de janvier à mars, les ventes sont en baisse de 63 % par rapport à la même période en 2018.

Étant donné l’importance du centre-ville dans le marché des condos, la sous-performance du cœur de la ville se répercute sur l’ensemble de la région métropolitaine. On dénombre 1382 transactions au cours des trois premiers mois de l’année, en baisse de 30 % en rythme annuel.

Pour Vincent Shirley, directeur principal, services-conseils, développement immobilier et terrain, au Groupe Altus, il s’agit d’une pause santé après quelques trimestres records.

La baisse des ventes au centre-ville s’explique par la rareté de l’offre. Mais cette situation ne durera pas.

Vincent Shirley

« Des projets d’envergure seront bientôt mis en marché comme Maestria [au minimum 650 copropriétés et le reste en locatif] et le 1, Square Phillips [800 unités, selon des rapports de presse] », dit-il dans un entretien.

Au premier trimestre 2019, les rares projets qui ont ouvert leur bureau de vente étaient de taille modeste comme le R sur la Montagne (128 unités), la phase 8 du Solano dans le Vieux-Port (107 unités) et Serenity, dans le quartier chinois, du Groupe DACA (77 unités).

Les banlieues s’emballent

Si le centre-ville reprend son souffle, le rythme s’accélère en banlieue.

Laval a enregistré son meilleur trimestre avec 152 condos neufs vendus en janvier, février et mars, en hausse de 62 %. La Rive-Sud enregistre un très fort volume avec 225 ventes, qui surpasse de 51 % sa moyenne historique. Les meilleurs vendeurs sur la Rive-Sud sont tous situés à Brossard, où le Réseau express métropolitain (REM) sera en service dès 2021. Il s’agit des Portes de Londres et de l’Éco-quartier de la gare phase 4, tous deux du promoteur Trigone. La troisième place est occupée par Le Magellan phase 3 au quartier Solar, de Devimco.

Si les ventes de condos neufs ont reculé dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal, les mises en chantier des logements qui ont été vendus en nombre record lors des trimestres passés donnent du boulot aux entrepreneurs en construction résidentielle. La statistique sur les ventes du neuf sert d’indicateur avancé sur les mises en chantier à venir, puisque le gros de ces transactions survient à l’étape de la prévente, soit avant la mise en chantier de l’immeuble.

Altus note une progression de 36 % dans les mises en chantier de condos dans la RMR au premier trimestre. Il faut s’attendre cependant à ce que ce rythme ralentisse au deuxième trimestre, si on se fie aux plus récentes statistiques de la SCHL.

Tout ajout de stocks est néanmoins le bienvenu, car les stocks d’invendus sont à sec. Au centre-ville, il restait 27 logements complétés invendus au 31 mars, aussi bien dire presque rien. Les stocks potentiels, ceux qui incluent en plus les unités invendues en construction, sont plus élevés à 580 unités, mais en baisse de 21 % par rapport à la période correspondante l’an dernier. Dans l’ensemble de la RMR, les stocks potentiels s’élèvent à 1705 unités, comparativement à 1931 unités à la fin du premier trimestre 2018.