(Londres) Le dollar américain a accru ses gains face aux principales devises vendredi après un nombre de créations d’emplois en juin aux États-Unis meilleur qu’attendu.

Vers 10 h 00, le dollar canadien baissait de 0,55 % face au billet vert, à 0,7619 $ US.  

La première économie du monde a créé 224 000 emplois en juin. Ce chiffre est d’autant plus remarquable que l’enquête publiée par l’entreprise ADP, jugée moins fiable que le rapport officiel, avait déçu.

« Le chiffre principal s’est amélioré (au-dessus des attentes des analystes qui tablaient 160 000) mais la progression du salaire moyen a baissé », a toutefois nuancé Naeem Aslam, analyste pour Think Markets, pour qui cela risque d’ajouter de la « confusion » sur le marché.

Le consensus tablait en effet sur une progression des salaires de 3,2 % alors qu’elle s’est établie à 3,1 %. Quant au taux de chômage, il est monté à 3,7 % (+0,1 point) sous l’effet d’une plus forte participation au marché de l’emploi.

Ces données sont particulièrement importantes car elles conditionnent en partie la trajectoire future de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.

Lors de sa dernière réunion, la banque centrale américaine a signalé clairement qu’elle envisageait une baisse de ses taux d’intérêt à la fin du mois, afin de stimuler l’économie. Cela aurait également pour effet de rendre le dollar moins rémunérateur et donc moins attractif pour les cambistes.

Presque tous les analystes s’attendent à une telle action mais des doutes subsistent sur son ampleur (25 ou 50 points de base).

« Il sera plus difficile pour la Banque centrale de justifier une baisse des taux » si les chiffres sont bons, avaient estimé plus tôt dans la journée Michael Hewson, analyste pour CMC Markets.

Néanmoins, « la Fed ne prend jamais une décision sur une seule donnée économique et la tendance reste à une inflation modérée alors que les craintes concernant la croissance mondiale progressent », a de son côté estimé Edward Moya, analyste pour Oanda.

En début d’échanges européens, l’euro avait déjà pâti des chiffres des commandes industrielles allemandes en mai, qui ont reculé de 2,2 % alors que les analystes tablaient sur une quasi-stabilisation.

Cette baisse plus forte qu’attendu « renforce les inquiétudes qui pèsent sur le secteur manufacturier allemand », ce qui se répercute sur l’euro, avaient commenté les analystes du courtier Sucden.