(Washington) Juste avant de partir mercredi au sommet du G20 au Japon, le président américain Donald Trump a renouvelé ses mises en garde à la Chine, égratigné l’Allemagne et averti qu’il garderait pour lui sa discussion à venir avec Vladimir Poutine.

Pékin, a-t-il assuré, a un besoin aigu de signer un accord commercial avec les États-Unis parce que l’économie du géant asiatique s’affaiblit selon lui.

« L’économie de la Chine s’effondre, ils veulent un accord », a affirmé M. Trump dans un entretien à bâtons rompus avec la chaîne Fox Business News. Les statistiques publiées par la deuxième économie mondiale ne montrent toutefois pas un tel affaissement.

Le maître de la Maison-Blanche rencontrera samedi son homologue chinois Xi Jinping, au deuxième jour du sommet tenu à Osaka.

S’écartant de cette rhétorique radicale, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin s’est lui déclaré relativement optimiste sur la possibilité d’une percée commerciale avec la Chine.  

Les différents rounds de discussions ont permis jusqu’ici de couvrir « 90 % du chemin » vers la conclusion d’un accord, a estimé M. Mnuchin.

Donald Trump s’en est également pris à l’Allemagne, accusant cet allié, membre de l’OTAN, de profiter des États-Unis en étant mauvaise payeuse.

« Défaillant »

Berlin est un partenaire « défaillant », a asséné le président américain, reprenant un de ses thèmes récurrents, qui a contribué à altérer les relations entre Washington et ses partenaires d’Europe occidentale.

« L’Allemagne verse des milliards et des milliards de dollars à la Russie pour son énergie et malgré cela nous sommes censés protéger l’Allemagne », s’est emporté M. Trump. Il doit rencontrer à Osaka la chancelière allemande Angela Merkel.

Le président américain s’est envolé en milieu de journée vers le Japon, où le mois dernier il a été le premier dirigeant étranger à rencontrer le nouvel empereur Naruhito, dans la nouvelle ère baptisée « Reiwa ».  

Il retrouvera les grandes puissances de la planète dans un climat chauffé à blanc par la lutte sino-américaine pour la domination économique mondiale et les tensions actuelles avec l’Iran.

Tout comme Téhéran, M. Trump a dit mercredi espérer qu’il n’y aurait pas de guerre.  

Mais, a-t-il averti, si cela devait arriver, les États-Unis seraient en position de force et un éventuel conflit « ne durerait pas très longtemps ».

Bilatérales à scruter

Un peu plus tard, M. Trump a estimé que les dirigeants iraniens seraient « stupides » et « égoïstes » de ne pas chercher un accord leur permettant d’échapper à la pression des sanctions imposées par Washington.

L’affrontement bilatéral entre la Chine et les États-Unis sera au cœur du sommet du G20 d’Osaka, tant cette question est porteuse de conséquences sur le reste des économies mondiales.

Mais autour de ce duel existent d’autres multiples points d’achoppement potentiels entre M. Trump et ses partenaires du groupe des 20 : le durcissement des sanctions contre Téhéran qui irrite Moscou, les passes d’armes entre le président américain et l’Union européenne, ses critiques de la Banque centrale européenne, « l’ambition climatique » exigée notamment par la France, ou encore le programme nucléaire nord-coréen.

Après le Japon, le milliardaire républicain se rendra d’ailleurs en Corée du Sud. Il y sera reçu par son homologue sud-coréen Moon Jae-in.  

Certains ont évoqué l’éventualité d’une visite de M. Trump dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corées, mais M. Trump s’est contenté de confirmer qu’il ne rencontrerait pas le dirigeant nord-coréen, sans écarter la possibilité d’un échange « de façon différente » avec Kim Jong-un.

En plus de l’entretien entre MM. Trump et Xi, une autre rencontre bilatérale sera scrutée à la loupe : celle entre le président américain et son homologue russe Vladimir Poutine.

Le milliardaire républicain a prévenu qu’il n’aurait pas à rendre compte de cette discussion avec l’homme fort du Kremlin. « Ce que je lui dirai ne sont pas vos affaires », a-t-il dit aux journalistes.

Donald Trump s’entretiendra également avec le prince héritier Mohammed ben Salmane d’Arabie saoudite, pays grand rival de l’Iran au Moyen-Orient.