(Montréal) Depuis les 20 dernières années, le nombre de chômeurs est en baisse dans toutes les catégories d’âge, sauf chez les 55 ans et plus.

De même, étonnamment, le nombre de chômeurs avec un diplôme universitaire a aussi augmenté pendant la même période.

Ces données font partie de la plus récente étude de l’Institut de la statistique du Québec sur le portrait des chômeurs de 1998 à 2018.

De façon générale, le nombre de chômeurs au Québec est passé de 374 600 à 247 300 pendant cette période.

Ce sont donc 247 300 personnes qui cherchaient activement un emploi en 2018. C’est « le niveau le plus bas depuis 20 ans », a souligné mercredi Marc-André Demers, analyste en statistiques du travail à l’Institut de la statistique du Québec.

Les 55 ans et plus

Durant la période examinée, le nombre de chômeurs a baissé de 38 800 chez les 15 à 24 ans ; il a baissé de 37 400 chez les 25 à 34 ans et de 54 100 chez les 35 à 44 ans.

Toutefois, pendant la même période, chez les 55 ans et plus, le nombre de chômeurs est passé de 31 000 à 52 000. Il a donc crû de 21 000. Au début de la période, 1 chômeur sur 10 était âgé de 55 ans et plus ; à la fin de la période, c’était 1 sur 5.

Pourquoi ? En fait, c’est le portrait de la main-d’œuvre au Québec qui a changé. « Ça reflète un changement dans la composition de la main-d’œuvre. En 2018, le poids des 55 ans et plus dans le chômage est similaire à leur poids dans l’emploi. C’est environ 20 % des chômeurs qui sont âgés », a expliqué en entrevue M. Demers.

Diplômés universitaires

On peut faire une constatation similaire avec les diplômés universitaires. Ainsi, le nombre de chômeurs avec un diplôme universitaire a crû de 14 100 entre 1998 et 2018. Il est passé de 33 000 à 47 100 durant la période.

À l’inverse, le nombre de chômeurs a baissé chez ceux qui n’ont pas de Diplôme d’études secondaires, chez ceux qui ont un Diplôme d’études secondaires et chez ceux qui ont un Diplôme d’études postsecondaires.

« C’est le même phénomène qu’on a observé avec les 55 ans et plus. C’est un changement dans la composition de la main-d’œuvre. Les diplômés de l’université ont augmenté leur poids dans l’emploi d’environ 10 points au cours de la période et, dans le chômage, ça a augmenté aussi de 10 points », explique-t-il.

Plus à Montréal

De même, la grande région de Montréal compte plus que sa part de chômeurs. En 2018, les deux tiers des chômeurs se trouvaient dans la grande région de Montréal.

Cette fois, le nombre de chômeurs a diminué dans les régions ressources, dans les régions centrales et à Montréal, mais c’est à Montréal qu’il s’est le moins contracté.

« Comme la contraction du nombre de chômeurs est proportionnellement plus forte dans les autres régions centrales et les régions ressources, la part de la grande région de Montréal dans le chômage est en croissance », explique M. Demers dans son étude.