(Washington) L’activité économique s’est légèrement améliorée aux États-Unis, mais certaines régions ont observé des signes de ralentissement et plus d’incertitude, notamment dans le secteur manufacturier, a indiqué mercredi la Banque centrale américaine (Fed) dans son Livre beige.

Les régions ont continué de voir leur activité économique progresser « légèrement » ou « à un rythme modeste », indique ce rapport de conjoncture, qui couvre l’activité de début avril jusqu’au 24 mai.  

Mais des baisses d’activité ont été enregistrées dans l’industrie manufacturière dans les régions de Boston et de Cleveland tandis que, dans la région de Saint Louis, des baisses légères à modérées ont été constatées dans les secteurs bancaire, immobilier et agricole.

Plusieurs régions notent en outre l’incertitude grandissante pour l’avenir en raison des tensions commerciales entre les États-Unis et ses principaux partenaires, ce qui pourrait ralentir la croissance.

À Philadelphie, cette incertitude s’est ainsi traduite par des reports d’investissements.

Autre ombre aux tableaux, les employeurs continuent de rencontrer des difficultés à pourvoir des postes que ce soit pour des emplois qualifiés ou non qualifiés.

L’administration Trump doit publier vendredi les données pour l’emploi.

Dans la région de Richmond, « le marché de l’emploi tendu et la difficulté de trouver des travailleurs restreignent la croissance dans le secteur de la vente au détail et les entreprises de services non financiers », a précisé la Fed.

Par ailleurs, les conditions du secteur agricole sont restées difficiles non seulement en raison de la guerre commerciale entre les États-Unis et ses principaux partenaires, mais encore en raison des intempéries.  

Dans la région de Minneapolis en particulier, un printemps humide menace la saison des plantations.

Le rapport de la Banque centrale américaine a été achevé au moment même où le ministère de l’Agriculture dévoilait une nouvelle aide d’urgence de 16 milliards de dollars destinés aux agriculteurs et éleveurs durement affectés par les représailles de Pékin et de Bruxelles aux hausses de tarifs douaniers imposées par les États-Unis.

Déjà en juillet 2018, le ministère avait débloqué une aide de 12 milliards de dollars pour les mêmes raisons.

Le rapport a en outre été rédigé avant que Donald Trump ne menace d’imposer des tarifs douaniers sur toutes les importations en provenance du Mexique.

Cette menace inquiète les marchés financiers, les économies des deux pays étant particulièrement imbriquées en raison d’un accord de libre-échange en vigueur depuis 25 ans.

Les économistes ont mis en garde contre les répercussions qu’aurait une telle mesure sur les consommateurs et la croissance américaine.

Jusqu’au 24 mai, la Fed a relevé que « les perspectives (d’activité) pour les mois à venir étaient positives, mais modestes avec des différences d’appréciations selon les régions ».

Enfin, les dépenses des ménages, moteur traditionnel de la croissance américaine, ont été « d’une manière générale positives, mais tempérées ».

La prochaine réunion de la Fed se tiendra les 18 et 19 juin prochains.