(Francfort) Un ralentissement de la croissance lié aux tensions commerciales entre Washington et ses partenaires constitue le principal risque pour la stabilité financière de la zone euro, a estimé mercredi la Banque centrale européenne.

« Une éventuelle guerre commerciale est peut-être le principal risque, la principale menace pour l’environnement économique mondial et simultanément pour la stabilité financière », a expliqué le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, commentant l’état des lieux bisannuel des principaux risques en zone euro, publié par l’institution.

Mais l’institut de Francfort surveille aussi « le Brexit, les tensions géopolitiques et l’émergence de tensions dans le domaine de la dette souveraine », également susceptibles de freiner l’économie, selon le banquier espagnol.

Selon la banque centrale, la dette privée et publique de certains pays pourrait redevenir un sujet d’inquiétude, au moment où, en Italie, le gouvernement populiste au pouvoir mène une politique creusant le déficit et l’énorme dette publique et s’attire les foudres de Bruxelles.

« Toute controverse entre un gouvernement et la Commission européenne concernant la manière dont ce pays va respecter les règles budgétaires a immédiatement un effet sur les conditions d’emprunt » dans l’économie, a prévenu M. de Guindos.

La « faible rentabilité des banques européennes » affecte par ailleurs les marchés de capitaux, d’autant que les établissements se plaignent de devoir payer un taux négatif sur les liquidités en excès déposées aux guichets de la BCE.

Celle-ci renvoie les banques à leurs chantiers prioritaires, soit la réduction du stock des créances douteuses dans certains pays, la baisse des coûts d’exploitation ainsi que l’élargissement de la base de leurs recettes.

Un chapitre du document se penche sur les effets du réchauffement climatique sur la stabilité financière, quelques jours après la poussée quasi générale des partis écologistes lors des élections au Parlement européen.

Le système financier pourrait souffrir à la fois de « risques physiques » tels que des catastrophes naturelles, selon M. de Guindos, ainsi que de « risques de transition » liés au financement coûteux de la baisse des émissions de gaz à effet de serre.