(Saguenay) La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, profitera du passage du vice-président américain Mike Pence, à Ottawa la semaine prochaine, pour discuter de leurs processus respectifs de ratification de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM).

Elle a fait cette déclaration lors d’une visite à Saguenay, jeudi, devant des travailleurs d’une aluminerie de Rio Tinto, quelques jours après l’abandon par le gouvernement américain des tarifs sur les exportations canadiennes d’acier et d’aluminium.

«Nous allons expliquer ce qui se passera, les intentions de notre gouvernement, ici, chez nous au Canada. Ce sera intéressant pour nous d’écouter ce que le vice-président va dire concernant le processus de ratification aux États-Unis», a-t-elle affirmé.

La ministre Freeland, qui ne s’est pas mouillée sur le début du processus législatif de ratification au Parlement canadien, considère que Mike Pence a été un allié dans les négociations d’un nouveau traité de libre-échange nord-américain.

«Il a été dès le début un leader qui comprend l’importance du commerce international de l’ALENA pour les États-Unis et le Canada», a ajouté Mme Freeland, rappelant qu’il s’était fait le défenseur d’un traité «gagnant-gagnant-gagnant» entre les trois pays signataires de cette nouvelle version de l’accord économique.

Mike Pence arrivera à Ottawa jeudi prochain. Chrystia Freeland veut aussi aborder la question du Venezuela avec le vice-président, en plus de parler de la Conférence sur les réformes en Ukraine qui aura lieu à Toronto du 2 au 4 juillet.

Bois d’oeuvre

Si la question des tarifs sur les métaux canadiens n’est plus un frein à une entente entre le Canada et son voisin américain, les États-Unis imposent toujours des taxes sur les exportations de bois d'oeuvre canadien.

Chrystia Freeland ne veut pas mettre l’élimination de ces tarifs au cœur des pourparlers sur la ratification de l’ACEUM.

«Les tarifs (sur l’acier et l’aluminium) ont été mis en place en utilisant une raison de sécurité nationale. C’était très important, au niveau des principes, de dire que ce n’était pas la cause et que c’était injuste», a précisé la ministre des Affaires étrangères.

Le différend causé par les tarifs sur le bois d’œuvre sera réglé par les mécanismes légaux de résolution de conflits.

Chrystia Freeland y voit d’ailleurs une preuve que le gouvernement canadien a eu raison d’insister pour conserver le chapitre 19 du traité de libre-échange, qui porte sur la résolution de conflits.

«Le Canada travaille pour l’industrie (forestière) devant les tribunaux de l’ALENA et de l’OMC. Je veux souligner que ces situations démontrent encore une fois l’importance du chapitre 19.»

Le Canada, a indiqué Chrystia Freeland, est toujours sorti gagnant quand il a contesté les surtaxes sur le bois d’œuvre. «Les processus judiciaires continuent. Ils sont très importants», s’est-elle limitée à dire.

Marché américain

Devant les travailleurs de l’aluminium saguenéens, Mme Freeland s’est félicitée que l’industrie métallurgique regagne un accès sans contraintes au marché américain, même si elle ne pouvait écarter l’imposition de nouveaux tarifs dans le futur.

«Beaucoup d’autres pays dans le monde doivent payer ces tarifs pour faire des exportations aux États-Unis. Toujours comme partenaire commercial le plus important pour les États-Unis, le Canada a un accès privilégié au marché américain.»