(Londres) Les prix du pétrole subissaient jeudi leur plus forte baisse cette année, plombés par le regain des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis autour de l’affaire Huawei et la hausse des réserves des États-Unis.

Le prix du pétrole WTI, référence américaine, est passé sous les 60 dollars le baril pour la première fois depuis mars, sombrant de 5%, et le Brent, référence internationale, perdait 4%.

Vers 10h50, le Brent perdait 2,90 dollars à 68,09 dollars et le WTI 3,15 dollars à 58,27 dollars, tous deux à leurs plus bas niveaux depuis près de deux mois et engagés sur leur séance de baisse la plus marquée depuis fin décembre.

Le pétrole, comme les autres matières premières, est considéré comme une valeur à risque, dont la demande est dépendante de la bonne santé du reste de l’économie, et souffre par conséquent des tensions entre la Chine et les États-Unis.

«On peut parler d’un “éléphant dans un magasin de porcelaine”» pour évoquer la stratégie du président américain, Donald Trump «car la résolution du conflit commercial entre les deux pays est loin d’être prévisible», a commenté Tamas Varga, analyste chez PVM.

Selon lui, les tensions commerciales viennent alimenter les inquiétudes des investisseurs alors que les réserves américaines de pétrole augmentent.

Lors de la semaine achevée le 17 mai, les réserves commerciales de brut ont augmenté de 4,7 millions de barils pour s’établir à 476,8 millions, selon les chiffres de l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA) publiés mercredi.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a mis de l’huile sur le feu jeudi, accusant Huawei de mentir sur ses véritables liens avec les autorités chinoises, qui dénoncent le «harcèlement» de Washington à l’encontre du numéro deux mondial des téléphones intelligents, lâché en vrac par nombre de ses partenaires.

En pleine guerre commerciale sino-américaine, l’administration Trump a placé Huawei sur une liste de sociétés suspectes auxquelles il est interdit de vendre des équipements technologiques de crainte que Pékin ne se serve de ces équipements à des fins d’espionnage.