(Toronto) L’endettement des ménages canadiens a atteint un niveau record à la fin de l’année dernière, même si l’activité hypothécaire a ralenti par rapport à l’année précédente, a indiqué mercredi la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) dans un nouveau rapport.

Selon l’agence fédérale, le ratio de la dette au revenu des Canadiens a atteint un record de 178,5 % au quatrième trimestre de l’année dernière, les détenteurs d’hypothèques continuant de faire croître leur dette non hypothécaire.

La moyenne des paiements mensuels requis a augmenté de 4,5 % par rapport à l’année précédente, tandis que le revenu disponible n’a augmenté que de 2,5 %, a précisé l’agence.

Les soldes moyens des cartes de crédit et des marges de crédit ont progressé plus rapidement qu’en 2017, en particulier à Vancouver, à Edmonton et à Toronto, a ajouté la SCHL.

Les taux de prêts en souffrance restent toutefois faibles et stables, a indiqué Geneviève Lapointe, analyste principale de marché à la SCHL.

« En dépit des niveaux élevés d’endettement, les taux de comptes en souffrance demeurent faibles et le nombre de consommateurs fortement endettés et plus vulnérables a reculé. »

Le taux de prêts en souffrance s’est établi à 0,3 %, en hausse de 0,01 point de pourcentage, tandis que la part des prêts hypothécaires détenus par ceux dont la cote de crédit était inférieure à 600 points a continué de baisser.

Le nombre total de nouvelles hypothèques contractées au cours du trimestre s’est établi à 223 000, en baisse de 4,8 % par rapport à la même période l’an dernier.

L’agence a souligné que les niveaux d’endettement avaient augmenté alors même que les prix moyens des logements chutaient, après une légère hausse des taux d’intérêt, un ralentissement de la croissance économique et la mise en place de nouvelles règles hypothécaires.

Les nouvelles règles hypothécaires, qui imposent des simulations de crise aux emprunteurs potentiels afin de ralentir le marché, ont été critiquées à certains égards pour avoir réduit l’accessibilité au marché immobilier.

Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé mardi que le Canada devait maintenir cette réglementation, parce que la dette des ménages reste élevée et qu’un ralentissement progressif du marché du logement est souhaitable.

La valeur moyenne des nouveaux prêts au cours du trimestre a baissé de 3,8 % par rapport à il y a un an, à 264 000 $, les prix des logements restant historiquement élevés. En outre, la valeur moyenne de tous les prêts hypothécaires a augmenté de 3,1 % à 209 570 $ pour le trimestre, a précisé la SCHL.

L’agence a indiqué que les problèmes d’endettement augmentaient pour les consommateurs plus âgés alors que la proportion de détenteurs de prêts hypothécaires de 55 ans et plus continuait de croître. Les taux de prêts en souffrance dans le groupe des 65 ans et plus ont augmenté et sont les plus élevés de toutes les catégories d’âges depuis la fin de 2015, bien qu’ils soient encore relativement bas.