Chaque dimanche, nous braquons les projecteurs sur des éléments de l’actualité financière et boursière qui peuvent être utiles à l’investisseur, mais qui pourraient être passés sous le radar

Les raisons et les conséquences éventuelles d’un mariage d’Air Canada avec Transat sont beaucoup plus complexes qu’on peut le croire, selon un expert.

« La transaction est encore loin d’être bouclée », souligne Ben Cherniavsky, de la firme Raymond James.

Dans une note publiée vendredi, il affirme qu’au-delà du champ de mines réglementaire à franchir, il y a des risques d’exécution substantiels. « L’intégration de deux transporteurs aériens est quelque chose de très compliqué, long et périlleux. Quel est le but de la transaction si elle ne permet pas de licenciements, de diminuer la capacité et le nombre d’avions et, bien entendu, d’augmenter les prix ? »

Selon lui, exploiter Transat en tant qu’entité indépendante serait redondant puisqu’avec son enseigne Rouge, Air Canada exploite déjà le créneau des voyages d’agrément.

« Ce serait peut-être moins inquiétant si Air Canada n’était pas déjà perçue comme un des transporteurs les plus complexes au monde, avec ses multiples [enseignes], prix, modèles d’appareils et nombreux fournisseurs. Ajouter Transat ne ferait que complexifier le tout. Ça rendrait aussi encore plus difficile de tenter de prédire la performance financière d’Air Canada », dit-il.

« Cette transaction est un autre exemple du désir d’Air Canada d’essayer d’être tout pour tout le monde et de sa tendance à vouloir défendre son territoire à tout prix. Je soupçonne qu’Air Canada agit de manière hautement défensive en déposant cette offre. Au bout du compte, Air Canada risque d’obtenir exactement ce qu’elle veut. Mais l’histoire nous a démontré que parfois, il faut bien choisir ce qu’on désire. Par conséquent, au stade tardif actuel du cycle économique, je demeure prudent face au plan de croissance agressif d’Air Canada. »

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Malgré les risques grandissants entourant l’intensification d’une guerre commerciale, les marchés boursiers résistent raisonnablement bien, souligne l’économiste en chef de la BMO, Doug Porter, dans une note publiée vendredi.

« Cette résilience reflète notamment l’espoir qu’un accord peut ultimement être signé, mais peut aussi s’expliquer par la décision de l’administration Trump de repousser de six mois l’imposition de tarifs douaniers supplémentaires dans le secteur automobile, ainsi que par une possible et éventuelle intervention de la Fed. »

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L’analyste Turan Quettawala, de la Scotia, évalue à 15 % la probabilité de voir l’action de Transat retomber à 5 $ après un échec des négociations avec Air Canada, qui offre 13 $ par action. Il estime à 25 % les chances de voir apparaître une offre concurrente de quelque 15 $ par action.

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Les valorisations boursières n’atteignent pas encore les niveaux enregistrés en 2016 et 2017, fait remarquer le gestionnaire d’actifs Mirabaud, dans sa lettre financière publiée cette semaine. « Une poursuite de la hausse des marchés est donc vraisemblable, bien que dans des proportions modérées, au vu des faibles croissances des bénéfices attendus. »

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PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Julien Billot, PDG de Pages Jaunes

L’analyste Bentley Cross, de la TD, se montre étonné par l’ampleur des économies de coûts que la nouvelle équipe de direction chez Pages Jaunes a su réaliser depuis son entrée en poste. « Mais maintenant que le gros du travail est fait au niveau des coûts, les dirigeants tournent dorénavant leur attention vers les revenus. Si les dirigeants parviennent à mousser les revenus avec un succès comparable à celui qu’ils ont eu en sabrant les coûts, les actionnaires seront largement récompensés. Toutefois, malheureusement, le défi à relever à ce niveau est de nature herculéenne. »

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Quelques jours seulement après l’inscription au NASDAQ de la biopharmaceutique montréalaise Milestone, le Fonds de solidarité FTQ a révélé en milieu de semaine avoir investi une dizaine de millions dans ce premier appel public à l’épargne. Milestone se spécialise dans le développement de thérapies ciblées pour des troubles cardiaques apparentés à la tachycardie.

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Quelle semaine ç’a été sur le marché des cryptomonnaies, souligne le gestionnaire de portefeuille de la firme Rivemont, Martin Lalonde, dans sa lettre financière hebdomadaire. « Nous avons eu droit à toute une panoplie d’événements ces sept derniers jours, allant d’une hausse parabolique du bitcoin à un sursaut des altcoins, jusqu’à un flash crash au cours de la nuit de jeudi à vendredi. Pour le meilleur et pour le pire, le marché a définitivement terminé son hibernation », dit-il.

« L’élément le plus intéressant de la semaine a possiblement été la hausse du prix du bitcoin en conjonction avec l’importante baisse des marchés boursiers lundi. Le bitcoin semble tranquillement vouloir prendre un rôle de valeur refuge que plusieurs lui destinent face aux tumultes des marchés traditionnels. Cette corrélation sera d’un intérêt majeur dans les années à venir. »

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WSP a gagné un nouvel adepte au Québec cette semaine. L’analyste Maxim Sytchev, de la Financière Banque Nationale, a fait passer sa recommandation à « achat » mardi après la présentation des résultats de début d’exercice du cabinet montréalais de génie-conseil.

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Couche-Tard, CAE, GDI, Cogeco, Colabor, Air Canada et Transat sont tous des titres québécois ayant touché cette semaine un nouveau sommet depuis un an. À l’opposé, SNC-Lavalin, Theratechnologies, Dorel, Transcontinental, Produits forestiers Résolu et Stornoway ont tous atteint cette semaine leur plus bas niveau des 52 dernières semaines.

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La Bourse de Toronto restera fermée demain à l’occasion du congé de la fête de la Reine.