La tendance zéro déchet gagne même le milieu des lunettes. Doyle optométristes & opticiens affirme avoir créé la première collection de montures vendue au Canada dont la fabrication ne génère pas de résidus. Car chaque petit geste compte, dit le président de l’entreprise.

Patrick Doyle utilise l’analogie de la bouteille d’eau pour faire comprendre son intérêt pour son nouveau produit, qui peut être difficile à saisir vu la petite quantité de plastique contenue dans une paire de lunettes.

« Si on arrive quelque part et qu’on ne peut pas recycler notre bouteille, est-ce que ça a un impact énorme ou est-ce que c’est l’accumulation de toutes les petites bouteilles par-ci, par-là qui a un impact énorme ? », plaide l’homme d’affaires qui était lui-même sceptique quand il a découvert le bio-acétate.

Ce plastique écologique, biodégradable et recyclable ne contient aucun produit chimique et aucun pétrole. De plus, il permet de fabriquer des montures sans générer de déchets comme c’est le cas avec les matériaux traditionnels. C’est là que se trouve l’intérêt principal de cette innovation, martèle Patrick Doyle.

Il faut savoir que normalement, les montures sont découpées dans une plaque de plastique et que les retailles sont jetées. Avec le bio-acétate, la retaille est récupérée et utilisée, comme on le ferait avec des retailles de pâte à tarte, explique Patrick Doyle. Évidemment, ce processus a un coût. Mais la collection vendue sous la marque privée Atelier78 ne sera pas plus chère, jure-t-il.

« Extrêmement nouveau »

Ne sachant pas « jusqu’à quel point les consommateurs vont favoriser un produit écoresponsable », la chaîne de 18 lunetteries a décidé d’absorber les coûts de production 30 % plus élevés.

Le bio-acétate est déjà utilisé dans la fabrication de lunettes en Europe, « mais c’est très micro et c’est extrêmement nouveau », note Patrick Doyle, précisant que les coûts rebutent les grandes marques internationales vendues en Amérique.

Et que devrons-nous faire avec nos vieilles lunettes écolos ? Même si les montures pourraient se décomposer au dépotoir ou être mises au compost (sans les vitres et le métal), Doyle suggère de les rapporter en succursale afin qu’elles soient données dans un pays du tiers-monde.