La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, affirme que le Canada a conservé son accès privilégié au marché américain, même si le nouvel accord commercial nord-américain n'a pas encore été ratifié.

Mme Freeland a indiqué mardi que c'était l'objectif principal du Canada depuis qu'il a commencé à renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) avec les États-Unis et le Mexique en août 2017.

Les dirigeants des trois pays ont signé le nouvel accord l'automne dernier, mais sa ratification reste incertaine compte tenu de la joute politique entre les États-Unis et le Mexique.

La ministre Freeland a laissé entendre que le gouvernement canadien n'était pas inquiet pour l'avenir, affirmant que les Canadiens pouvaient continuer à profiter des avantages de l'ALENA signé il y a 25 ans, qui est toujours en vigueur.

Ce n'était pas le cas des accords de libre-échange récemment conclus avec l'Union européenne et 10 pays de la région Asie-Pacifique, car ils devaient être ratifiés avant que les Canadiens puissent en bénéficier, a-t-elle déclaré.

« La situation est totalement différente avec l'ALENA, a-t-elle soutenu à l'issue d'une réunion du cabinet sur la colline parlementaire. Dès le départ, l'objectif du Canada était de maintenir son accès privilégié au marché américain, qui est si précieux pour tous les Canadiens. Nous avons bien voulu envisager des modernisations, des améliorations, mais notre objectif principal a toujours été de maintenir cet accès. »

Des législateurs mexicains ont récemment déclaré à La Presse canadienne qu'ils étaient d'accord pour maintenir le statu quo si la nouvelle entente commerciale ne pouvait pas être ratifiée.

L'attitude apparente de laisser-faire de la part du Canada et du Mexique semble ignorer un autre fait : le président Donald Trump pourrait donner un préavis de six mois pour indiquer qu'il retire son pays de l'ALENA.

La date limite de ratification par le Canada en juin est imminente, car le Parlement se réunira dans les prochaines heures et ne reprendra ses travaux qu'après les élections fédérales d'octobre.

D'importants élus démocrates au Congrès américain ont déclaré qu'ils n'approuveraient pas le nouvel accord commercial si le Mexique n'appliquait pas des normes plus strictes en matière de travail, qui renforcent les droits des travailleurs et de leurs syndicats.

Mme Freeland a réitéré que les tarifs américains sur l'acier et l'aluminium canadiens, officiellement imposés pour des raisons de sécurité nationale lorsque les négociations sur le nouveau traité étaient à un point crucial, étaient « absurdes » et « illégaux », mais elle s'est abstenue de dire que leur levée serait une condition préalable à la ratification du nouvel accord commercial par le Canada.