Les opposants américains à l'oléoduc Keystone XL ont intenté une action en justice, vendredi, pour demander à la cour fédérale de déclarer illégale la décision du président Donald Trump de délivrer un nouveau permis au projet pour contourner un jugement antérieur.

En novembre, le juge de district Brian Morris avait statué que l'administration Trump n'avait pas entièrement considéré les potentiels déversements pétroliers et les autres impacts éventuels du projet lorsqu'il a approuvé l'oléoduc en 2017.

Le nouveau permis de M. Trump, délivré la semaine dernière, vise à contourner ce jugement et à relancer le projet qui prévoit l'acheminement du pétrole des sables bitumineux de l'Alberta vers les raffineries américaines.

Des représentants de la Maison-Blanche ont affirmé que le permis présidentiel était à l'abri des révisions judiciaires. Mais selon certains experts, ce n'est pas si certain et ce dossier pourrait une fois de plus donner l'occasion aux tribunaux de se prononcer sur l'utilisation des pouvoirs présidentiels de Donald Trump.

Contrairement aux décrets précédents de M. Trump, notamment en matière d'immigration, sa décision sur Keystone XL a eu lieu après qu'un tribunal eut déjà réfléchi à la question et bloqué les plans de l'administration.

Le projet de l'entreprise albertaine TransCanada a initié des débats sur l'utilisation des combustibles fossiles et le changement climatique des deux côtés de la frontière.

Les opposants soutiennent que de brûler du pétrole brut provenant des sables bitumineux de l'Ouest canadien aggraverait le changement climatique. Les partisans du projet, d'une valeur de 8 milliards US, plaident quant à eux qu'il créerait des milliers d'emplois et assurent que l'oléoduc pourrait être exploité de façon sécuritaire.

L'oléoduc transporterait chaque jour jusqu'à 830 000 barils de pétrole sur ses quelque 1900 kilomètres de longueur, de l'Alberta au Nebraska.

Stephan Volker, l'avocat des groupes environnementaux qui ont déposé la poursuite vendredi, affirme que le président tente « d'échapper à la loi » avec le nouveau permis.

« Nous sommes optimistes à l'idée que les cours fédérales - qui protègent nos libertés civiles - relèveront à nouveau le défi et appliqueront la Constitution et les lois de ce pays », a affirmé M. Volker.

La Maison-Blanche a déclaré dans un communiqué qu'en vertu du nouveau décret, les fonctionnaires fédéraux continueraient de mener des études environnementales sur le projet.

Matthew John, porte-parole de TransCanada, a affirmé que la décision de l'administration « démontrait clairement aux tribunaux que le permis est (le) produit du processus décisionnel présidentiel et qu'il ne devrait pas être soumis à un examen environnemental supplémentaire. »