François Legault maintient que les employés de l'aluminerie de Bécancour (ABI) ont des demandes qui « ne sont pas raisonnables », alors que ces derniers ont été placés en lock-out depuis près de 15 mois.

« Dans le dossier d'ABI, j'ai rencontré les deux parties. J'ai bien écouté le syndicat, [j'ai] bien écouté la direction. Je suis arrivé à la conclusion qu'il y a un problème du côté du syndicat. (...) Actuellement, les demandes qui sont faites par le syndicat ne sont pas raisonnables », a déclaré jeudi le premier ministre du Québec.

« En campagne électorale, le premier ministre répétait à qui voulait l'entendre qu'il voulait de bonnes ''jobs'', de bons emplois payants à 25 $, 30 $, 40 $ de l'heure. Mais des salaires comme ça, les patrons ne vous les donnent pas ça parce qu'on leur demande gentiment. Des salaires comme ça, ils sont obtenus par de la négociation. Et le rôle du premier ministre, lorsqu'il y a une négociation, c'est de s'élever au-dessus de la mêlée », a pour sa part vivement déploré Manon Massé, cheffe de Québec solidaire (QS).

La direction de l'aluminerie a récemment rejeté une contre-proposition de la partie syndicale, qui proposait entre autres la suppression de 103 postes, en plus de faire des concessions au régime de retraite. Mercredi, une rencontre de conciliation entre la direction d'ABI et le syndicat des Métallos s'est aussi soldée en échec.

« ABI a rejeté l'offre et, grâce à la bénédiction du premier ministre, le lock-out continue. Le premier ministre a saboté le rapport de force de nos travailleurs et travailleuses. Ça n'a pas de bon sens », a déploré Mme Massé jeudi lors de la période des questions.

Le directeur québécois du syndicat des Métallos, Dominic Lemieux, a pour sa part affirmé mercredi à La Presse canadienne que « la direction [était] arrivée le torse bombé » lors de leur rencontre. M. Lemieux estime que François Legault est responsable de l'échec de la rencontre. 

« Actuellement, le syndicat d'ABI demande 10 000 heures de libérations syndicales. La direction en offre 7 500 heures, de libérations syndicales. Est-ce (...) raisonnable de demander 10 000 heures de libération syndicale ? », s'est pour sa part questionné M. Legault lors de la période des questions, jeudi. 

- Avec Lia Lévesque de La Presse canadienne