Les autorités d'Arabie saoudite ont piraté le téléphone du PDG d'Amazon pour avoir accès à ses données personnelles, a affirmé samedi l'enquêteur chargé par Jeff Bezos de l'affaire de la publication de ses tweets intimes.

Gavin de Becker relie ce piratage à l'abondante couverture par le Washington Post, propriété de Jeff Bezos, du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, collaborateur du quotidien américain, dans le consulat de son pays à Istanbul l'année dernière.

« Nos enquêteurs et plusieurs experts ont conclu avec une grande certitude que les Saoudiens avaient eu accès au téléphone de [Jeff] Bezos et avaient obtenu des informations privées », a déclaré, sur le site The Daily Beast, de Becker.  

Le National Enquirer, un hebdomadaire américain à scandales, avait publié fin janvier des textos passionnés échangés entre Jeff Bezos et Lauren Sanchez, une ancienne présentatrice télé avec qui il entretenait une relation extra-conjugale.

Selon le Wall Street Journal, le frère de Lauren, Michael Sanchez, aurait vendu ces textos. Or pour M. de Becker, l'affaire dépasse sa seule personne.

« Il est clair que MBS [le prince héritier d'Arabie saoudite] tient le Washington Post pour un ennemi majeur », écrit de Becker alors que le Sénat américain a désigné Mohammed ben Salmane comme « responsable » du meurtre de Jamal Khashoggi.

L'enquêteur n'a pas précisé qui, au sein du gouvernement saoudien, il tenait responsable du piratage, et fourni peu d'élements sur l'enquête elle-même dont les résultats, a-t-il indiqué, ont été « envoyés aux autorités fédérales ».  

La société Gavin de Becker et Associates, créée en 1978 à Los Angeles, passe pour une des meilleures sociétés de protection pour tout ce que l'Amérique compte de vedettes, de grands dirigeants d'entreprises ou de personnalités politiques.