Les cours du pétrole ont terminé près de l'équilibre jeudi après avoir initialement reculé dans le sillage d'un nouvel appel du président américain Donald Trump en faveur d'une hausse de la production de l'OPEP pour lutter contre des prix « trop élevés ».

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a clôturé à 67,82 dollars à Londres, en baisse de 1 cent par rapport à la clôture de mercredi.

À New York, le baril de WTI pour la même échéance a cédé 11 cents à 59,30 dollars.

Les cours, qui s'inscrivaient déjà en baisse tôt dans la matinée, ont accentué leurs pertes après un tweet du président américain, avant de rebondir plus tard en séance.

« Très important que l'OPEP augmente les flux de Pétrole. Les marchés mondiaux sont fragiles, les prix du pétrole deviennent trop élevés. Merci ! », a tweeté M. Trump.

Le président américain est coutumier des critiques contre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, qu'il juge responsable de la hausse des prix du carburant en raison de la baisse coordonnée de la production de ses membres, de concert avec son partenaire russe.

À la veille de la fin du premier trimestre, le Brent avait grimpé de 26,2 %, une performance inégalée depuis 2005 pour les trois premiers mois de l'année, tandis que le WTI s'était envolé de 30,8 % (plus forte hausse sur cette période depuis 2002).

Les appels de l'occupant de la Maison-Blanche ont toutefois été relativement ignorés par les principaux concernés, ce que les marchés ont rapidement pris en compte dans leurs arbitrages.

De plus, l'OPEP semble plus déterminée que par le passé.

Le cartel et son partenaire russe avaient décidé d'assouplir les mesures de limitation de la production mi-2018, ce qui avait conduit à une dégringolade des prix au quatrième trimestre. En décembre, l'OPEP a reviré de bord, adoptant des objectifs de production encore plus bas pour les six premiers mois de 2019.

« Le président devrait se rappeler que des prix mondiaux élevés sont un bénéfice net pour l'économie, selon ses propres conseillers », a par ailleurs souligné Phil Flynn, analyste chez Price Futures Group.

L'industrie pétrolière américaine, dont la production s'est envolée au-delà de 12 millions de barils par jour avec l'essor des forages de schiste, profite de la hausse des cours qui dope ses revenus et lui permet de puiser dans des gisements plus coûteux à exploiter.