L'ancien propriétaire d'Aéroplan supprimera environ le quart de son effectif dans ses efforts pour se trouver une nouvelle orientation stratégique dans la foulée de la vente du programme de fidélisation à un consortium dirigé par Air Canada.

Aimia a annoncé jeudi son intention de réduire son effectif à environ 550 employés d'ici à fin 2019 et prévoit d'évoluer grâce à la croissance interne de ses autres activités et à la réalisation d'acquisitions.

Les autres actifs de la société incluent Air Miles Middle East, une participation dans le programme Club Premier au Mexique, qu'elle contrôle conjointement avec Aeromexico, et un investissement avec Air Asia dans une société de technologie du voyage qui exploite Big Loyalty.

Bill McEwan, qui est devenu jeudi le président du conseil d'administration d'Aimia, a fait valoir qu'une « occasion exceptionnelle » se présentait à Aimia grâce à son solide bilan, à sa capacité de réagir rapidement et son expertise unique dans le secteur de la fidélisation et du voyage.

M. McEwan, ancien président et chef de la direction de l'épicier Sobeys et administrateur d'Aimia depuis 2016, succède à Robert Brown, qui a pris sa retraite du conseil jeudi.

Le directeur financier d'Aimia, Mark Grafton, quittera la société en mai pour être remplacé par Steven Leonard, qui travaille chez Aimia depuis 2010.

Le chef de la direction, Jeremy Rabe, a indiqué que le groupe chercherait à évoluer grâce à une combinaison de croissance interne et d'acquisitions, mais a souligné que l'intense focalisation sur la vente d'Aéroplan avait empêché une recherche poussée de potentiels investissements jusqu'à récemment.

« Miser sur nos champs d'expertise actuels dans le secteur des solutions de fidélisation constituera un pan important de la stratégie que nous avons annoncée aujourd'hui », a affirmé M. Rabe dans un communiqué.

La société est sur la bonne voie pour devenir rentable d'ici 2020, a-t-il ajouté.

L'action d'Aimia s'est maintenue entre 3,15 $ et 4,60 $ depuis l'annonce de l'entente sur Aéroplan le 21 août. Elle se négociait à 3,84 $ jeudi en après-midi, soit moins de la moitié de son cours de mai 2017. Le titre de la société valait environ 20 $ au premier semestre de 2014 et ses pertes nettes ont totalisé de plus de 400 millions au cours des cinq dernières années.

L'empreinte mondiale d'Aimia a parfois dû essuyer certains coûts. En février, la société a annoncé qu'elle avait vendu Nectar, un programme de fidélité britannique, au détaillant britannique Sainsbury au prix de 105 millions. Elle l'avait acheté 11 ans plus tôt pour 755 millions.

L'analyste Drew McReynolds, de RBC Dominion valeurs mobilières, a déclaré que la nouvelle stratégie de consolidation « prendrait probablement un certain temps à se concrétiser ».

« Même si le résultat de cet examen stratégique était probablement le plus probable et le plus logique, nous pensons qu'il incombe à la société de démontrer qu'elle peut créer une valeur durable pour les actionnaires au moment opportun », a-t-il indiqué dans une note de recherche adressée aux investisseurs.

Perte réduite au 4e trimestre

Aimia a également annoncé que sa perte nette pour le quatrième trimestre, qui était antérieur à la vente d'Aéroplan, avait été réduite à 126,2 millions, comparativement à 214,7 millions un an auparavant.

Les revenus de ses activités poursuivies au 31 décembre étaient de 36,8 millions, en baisse de 23 % par rapport à 47,3 millions un an plus tôt.

Cela exclut l'activité Aéroplan, qui a été désignée comme une activité abandonnée pour le trimestre clos le 31 décembre.

Aimia a déclaré que sa perte nette liée aux activités poursuivies s'élevait à 98 cents par action. La perte nette ajustée liée aux activités poursuivies s'est établie à 51 cents par action.

Les activités abandonnées de la société ont généré un bénéfice net de 12 cents par action, soit 50 cents par action après ajustements.

Aimia a conclu la vente du programme de fidélisation Aéroplan à Air Canada le 10 janvier. Environ 308 millions du produit de 497 millions ont été utilisés pour réduire la dette et 100 millions sont détenus dans un compte de trésorerie affectée.