(New York) Les prix du pétrole ont terminé en forte hausse mercredi à la veille d’un important sommet de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et après une baisse plus importante que prévu des stocks de brut aux États-Unis.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a bondi de 2,18 dollars, ou 3,6 %, pour finir à 63,00 dollars.

À New York, le baril américain de WTI pour janvier, la référence aux États-Unis, a gagné 2,33 dollars, ou 4,2 %, pour clôturer à 58,43 dollars.

« Les prix ont été dopés par des commentaires de responsables de l’OPEP, avec notamment le ministère irakien du pétrole suggérant des coupes encore plus importantes qu’actuellement », a souligné Matt Smith de ClipperData.  

Après avoir atterri à Vienne mardi soir, il aurait notamment évoqué une diminution supplémentaire de la production du cartel et de ses alliés de 400 000 barils par jour.

Les responsables de l’OPEP se retrouvent à Vienne, en Autriche, pour un sommet qui doit se dérouler jeudi, suivi d’une réunion vendredi avec les dix pays partenaires, dont la Russie.

Ils doivent y discuter du pacte par lequel ils se sont engagés à réduire leur production afin de limiter l’offre d’or noir sur le marché mondial et ainsi lutter contre une baisse trop importante des prix du brut.  

Cette réduction est fixée depuis décembre 2018 à 1,2 million de barils par jour (mbj) par rapport au niveau d’octobre de la même année.

« Même si le marché ne devrait pas se laisser trop emporter, on pourrait avoir non pas une prolongation du pacte actuel, mais une diminution encore plus forte de la production », a relevé Matt Smith.  

Interrogé mercredi sur le sujet, le ministre saoudien du pétrole, le prince Abdel Aziz ben Salmane, a botté en touche, tandis que son homologue koweïtien a indiqué ne pas avoir eu connaissance d’un projet de baisse supplémentaire.

Les cours du pétrole ont maintenu leur hausse après la publication du rapport hebdomadaire sur les stocks américains montrant un repli des réserves de brut pour la première fois en six semaines. Cette baisse, bien plus forte que prévu, est entre autres la conséquence d’une activité plus importante dans les raffineries américaines.  

Par ailleurs, « Bloomberg a lancé mercredi une bouée de sauvetage sur les marchés, révélant qu’un accord commercial de “phase un” était toujours en vigueur malgré les divers obstacles apparus au cours de la semaine écoulée », a commenté Connor Campbell, analyste pour Spreadex.

Les prix avaient été mis sous pression mardi, après que Donald Trump a asséné qu’il n’avait « pas de date butoir » pour un accord et qu’il pourrait attendre jusqu’après l’élection présidentielle de novembre 2020.

Mercredi, la Chine a également affirmé qu’elle n’avait fixé aucune date limite.