(Ottawa) Un haut diplomate mexicain a déclaré que les questions soulevées par les démocrates aux États-Unis au sujet du nouvel accord de libre-échange nord-américain sont légitimes, mais ne constituent pas un obstacle à la conclusion de l’accord d’ici la fin de l’année.

Jesus Seade, le principal responsable mexicain pour l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), a minimisé toute inquiétude quant à son sort vendredi matin tandis qu’il rendait visite au premier ministre Justin Trudeau et à la vice-première ministre, Chrystia Freeland, qui supervise les négociations pour le Canada.

Les discussions se sont intensifiées dernièrement pour faire approuver l’accord. Il ne reste que quelques semaines au Congrès américain pour ratifier l’accord avant la fin de l’année — un échéancier que Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, estime toujours possible.

M. Seade a dit s’attendre à ce que l’accord soit ratifié bientôt, mais a noté le peu de temps qu’il reste au Congrès pour conclure un processus d’approbation dans le cadre duquel il n’a pas encore franchi la première étape en vue de la ratification.

Les responsables américains avaient laissé entrevoir à un certain moment la ratification avant la fête de l’Action de grâces aux États-Unis, qui avait lieu jeudi.

Les trois pays ont signé l’ACEUM, mais celui-ci doit être ratifié par les assemblées législatives avant d’entrer officiellement en vigueur.

Jusqu’à présent, seul le Mexique a franchi cette étape.

L’accord est bloqué au Congrès américain, où les démocrates ont demandé des mesures d’application plus strictes pour ses normes de travail et environnementales.

« Bon nombre des enjeux soulevés par les démocrates sont très légitimes et ce qui en ressort est très bon. Je ne veux pas spéculer pour le moment — nous devons encore franchir la ligne d’arrivée », a déclaré M. Seade dans des propos tenus au bureau de M. Trudeau.

« Cependant, après une année supplémentaire d’examen du texte (de l’accord) à la loupe, il y a beaucoup de choses ayant fait surface qui n’ont pas été des éléments des négociations, mais simplement des améliorations pour lesquelles nous sommes tous les trois du même côté », a-t-il soutenu.

La plupart des problèmes mettent en opposition les États-Unis et le Mexique, mais le Canada peut jouer un rôle de facilitateur, notamment en aidant le Mexique à adopter des systèmes de type canadien pour la certification des syndicats.

M. Trudeau a pour sa part déclaré que le Canada soutient sans équivoque les démarches entreprises par le Mexique envers des « réformes du marché du travail ». Il a salué les efforts des pays pour faire avancer les négociations.